Comme j'aime beaucoup Marc Séfaris, j'ai suivi le conseil de Nicolas qui me recommandait, plutôt que tenter ma chance à des concours, d'aller sur le site de SCRYF ; contrairement à des sites de mise en ligne de textes comme IN LIBRO VERITAS, qui certes est libre d'accès mais se veut néanmoins une entreprise commerciale, par le biais de l'auto-édition offerte aux participants, SCRYF est associatif, indépendant, et n'offre rien d'autre que la bonne volonté de ses participants (si j'ai bien compris).
Bon, jusqu'à présent, l'essai n'est guère concluant : j'ai envoyé le recueil de nouvelles là-bas, un "lecteur" n'a pas pu ouvrir le fichier et l'autre a téléchargé, mais visiblement reculé devant les 72 pages. 2 seuls lecteurs, donc, mais comme le site est compliqué et peu visible, cela peut peut-être s'améliorer. Donc, en fait, ce n'est rien, c'est le jeu, mais le plus embêtant est qu'il faut , là comme ailleurs, apprendre le fonctionnement visiblement compliqué du site, s'y retrouver entre "groupes" et une multitudes d'onglets, voir une discussion s'ouvrir ici mais ne pas savoir comment la rejoindre etc. C'est la plaie courante du web : les sites, même les mieux faits, demandent un apprentissage fastidieux... Si je n'ai pas encore (et j'en bâille d'avance, à l'idée de devoir intégrer les différents clics nécessaires pour aller en tel ou tel point, bref...) réussi à simplement échanger avec qui que ce soit là-bas, je dois reconnaître que le téléchargement est, lui, vraiment facile à partir de l'onglet "écrire". Contrairement à la pesanteur qui règne sur In libro veritas.
J'ai lu un texte ou deux "des autres". Là encore, aucune simplicité pour commenter : je n'ai pas encore trouvé le chemin adéquat, et puis il y a un invraisemblable code chiffré pour répertorier votre commentaire (oui oui. Genre, commentaire poussé niveau4, commentaire moyen niveau 2, etc !!!) parfaitement rebutant. Là encore, visiblement un apprentissage du site (savoir où répertorier votre genre de comm" avant même de commencer à l'écrire) est nécessaire, et fastidieux.
m'enfin j'imagine qu'avec un peu de persévérance on doit pouvoir apprivoiser ce labyrinthe complexe. Mais la persévérance demande du temps, hélas ! Et en ai-je tant que cela ? S'il s'agit de simplement mettre mes textes en ligne et d'attendre des retours, in libro veritas fait parfaitement l'affaire..
Enfin, le plus sérieux reste à venir.
D'abord, le principe même. S'il est très généreux de proposer d'échanger textes et jugements, le tout sans aucune perspective commerciale, cela relève pourtant, à mon sens, de l'utopie. Car les textes, même et surtout ceux des parfaits amateurs, sont souvent écrits avec une plume trempée dans la chair des sentiments, et le sang de l'émotion. Tout jugement négatif risque (je dis bien "risque") de rencontrer, en retour, une "réaction" humaine, si humaine... Si j'en juge par moi-même, c'est une sorte de crime suprême - comme lorsqu'on semble attaquer mon fils, tenez - que de méconnaître la valeur d'un de mes textes. J'ai une tendance à détester si instinctivement celui qui ose me dire qu'il n'apprécie pas vraiment ! Et je crois que nous en sommes tous là. Il faut donc rencontrer une grande bienveillance, a priori, et avoir confiance dans cette bienveillance pour accepter la critique. Or, par définition, les participants d'un site comme Scryf sont un peu des concurrents, non ?
Enfin, the last but not the least, je suis allée là-bas à cause de la suggestion de Nicolas, comme une sorte d'alternative aux concours de nouvelles. Or, il ne faut pas plus de trois minutes pour tomber... sur la liste des concours de nouvelles ouverts aux amateurs...
Je reconnais donc la générosité de la démarche, mais j'émets les plus grands doutes sur sa pertinence. J'aimerais bien que Marc m'en parle un peu plus ! En tout cas, je suis de temps en temps "démarchée", ou simplement informée, pour participer à des sites de la même sorte. Hélas, je ne vois pas trop ce qu'ils peuvent m'apporter de plus que l'accueil neutre, un peu indifférent mais néanmoins efficace (j'ai des nouvelles qui ont ainsi reçu plus de mille lecteurs...) d'In libro Veritas.
Seule différence : l'absolu désintéressement, a priori, des constructeurs du site. Mais, littérature ou pas, quand il s'agit de bénévolat, le plus beau et le plus complexe des réseaux ne tient bien souvent qu'à l'implication d'une ou deux personnes, pas plus. Quand ces dernières sont fatiguées, et qu'il n'y a pas de relais...
Eh bien, on en revient aux bons vieux concours de nouvelles, pas vrai ?
Clo