A la hâte, sans réfléchir, dans l'urgence d'une réplique, j'ai naïvement accolé ces deux termes hier sur la Rdl. J'ai compté : depuis, l'expression, que l'on s'en serve pour se moquer de moi ou pour illustrer un propos, de façon ironique ou non, a été employée plus de vingt fois...
Répondrait-elle à un besoin ?
Je voulais juste exprimer ces pensées où l'on cherche à donner une forme à une idée ; pas forcément une forme qui relève de la littérature, du travail d'écriture littéraire, mais une forme écrite. Je ne pense pas de la même manière si je suis en train de disserter sur un sujet, si j'essaie des formes mentales pour reproduire une émotion, si je me dédouble en celle qui pense et celle qui écrit, et lorsque je pense simplement à ne pas oublier d'aller fermer les poules.
Visiblement, "les autres", ces fameux autres qui pavent l'enfer de la Rdl de leurs mauvaises intentions, attrapent l'expression et se la renvoient comme au volley. Certes, ce sont ces mêmes autres (et spécialement les éditeurs !!!) qui peuvent décider du caractère "littéraire" ou non d'une oeuvre. Mais nous pressentons tous, même ceux qui tirent la langue quand il faut rédiger une note de trois lignes ou écrire une carte postale, même s'il y a des degrés dans l'écriture, ce qu'une "pensée littéraire" peut être, pour celui qui pratique la métascription - appelons ça comme ça.
A part ça, Clopin m'a installée devant "la vie d'Adèle", le film de Kechiche qu'il a beaucoup aimé, notamment à cause du traitement de l'image - des gros plans systématiques, même dans des situations (comme une manif dans la rue) où ça n'a pas dû être coton de le faire. Il m'avait dit "bon, tu risques d'être un peu choquée, y' a des scènes de cul" (Clopin me connaît bien), mais ce n'est certes pas la "crudité" des scènes en question qui m'a choquée, c'est leur esthétisme, qui doit tout au regard masculin qui est posé là. Je suis bien sûre que Catherine Breillat, sur le même sujet, aurait fait cent fois mieux dans la crédibilité. On s'ennuie un peu, voilà tout, et on trouve ces jeunes femmes bien bruyantes. Le reste est bien, vraiment superbement décrit dans toute la première partie (au lycée) on évite la trop facile caricature du milieu "bobo-artiste- galeristes d'art l", ça se passe à Lille, y' a tout plein de belles raisons d'aimer ce film. Mais le regard, ah ça on ne se refait pas, fait clapoter (si j'ose dire), le tout. Et puis il y a bien de la cruauté à filmer pendant dix minutes, en gros plan, un visage enmorvé, alors même que le kleenex est sur la table. (ahaha).