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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 11:41

Le week-end a tenu ses promesses - j'en garderai un souvenir lumineux, d'autant que les quelques quarante jeunes gens, venus des quatre horizons (du Québec ou de  Lille à Limoges en passant par Rennes ou Bordeaux, avec un fort contingent de Parisiens et quelques brayons  - les plus jeunes, amis d'enfance de Clopinou), rajeunissaient les lieux. Ou, plus précisément, il y avait comme une concordance entre les pousses vertes du jardin, les feuilles qui se déployaient, les chants amoureux des oiseaux, et les corps souples, lisses et fermes qui s'ébattaient là... Le printemps, dans toute sa splendeur !

 

J'ai bien peur d'avoir, comme à ma triste habitude, été un peu trop présente, un peu envahissante, parmi cette jeunesse. Certes, la photo de Clopin sur son vieux tracteur (pour la corvée de bois, on a brûlé dans un grand feu toutes les vieilles souches traînant dans les prés), environné d'une nuée de jeunes femmes agitant les bras et souriant largement, valait bien que je "batte le rappel" des jeunes filles, les appelant à grands cris pour qu'elles s'installent autour du chauffeur... Mais malgré tous mes efforts (je laissais régulièrement la place à mes "belles-filles") je ne suis jamais très discrète. J'ai peur d'avoir un peu blessé la copine du grand frère - je ne le voulais pas, mais à mon récit apocalyptique du nettoyage de la cuisine (je ne l'avais jamais vue aussi pleine de bordel que ça, le lendemain matin), elle m'a répondu d'une voix un peu flûtée "oh, ça, ça se nettoie vite", au lieu du merci complice que j'attendais...

 

Bah, ça n'est pas grave, tant nous nous sommes tous bien amusés, tant les jeunes ont  profité pleinement des lieux. Les parisiens, surtout, étaient curieux de notre "exotisme" - les ânes, les moutons, le tracteur, etc. - et le méchoui a régalé tout le monde.

Je crois que tout le monde était donc content - même si le pauvre Clopinou a eu à gérer un conflit de loyauté, qui ne sera, je le crains, pas le dernier. En effet, ses potes d'enfance -ils se sont rencontrés en primaire- sont un peu en "décalage" avec les jeunes adultes indépendants, amis de son frère. Et surtout, la dynamique de leur petit groupe (ils sont cinq ou six) est restée "coincée" aux déconnades potaches et adolescentes de la fin de la seconde... Or, ils ont tous, désormais, la vingtaine : il faudrait qu'ils grandissent un peu, et dépassent le stade de "on se bourre la gueule, on fait du bruit, on s'en fout des autres". Cette attitude a obligé le Clopinou à "veiller au grain", à gérer au plus près ses potes - il y est arrivé sans problème, certes (tous l'aiment bien, et ils étaient chez lui), mais non sans dépense d'énergie et self-contrôle ; il était proprement, avec sa copine qui a elle aussi dû canaliser les jeunes gens, épuisé le lendemain matin. Or, dès le lundi, il était en concours blanc...

 

Bah, c'est certes un peu dommage mais formateur, au fond. Ce conflit de loyauté -d'un côté, des potes d'enfance restés brayons, plutôt prolos, et encore ados, et de l'autre, une fête avec son frère aîné, sur fond de discussions sur les projets d'avenir, de voyages, de jeux collectifs et de grands moments de poilade collective, il devra certainement l'assumer de plus en plus. C'est aussi dans ce genre de confrontation que la personnalité se construit. Et pour l'instant, Clopinou agit très exactement comme il convient de le faire : préservant la fête collective, tout en assurant à ses vieux potes la preuve de son affection, et en leur demandant, disons "de grandir un peu"...

 

Je suis d'accord pour qu'on renouvelle une telle fête à la maison. Mais ce ne sera pas avant un certain temps : le frère du Clopinou, et sa compagne, se sont envolés dès ce matin pour le Québec,  et entameront dès le mois d'août un "tour du monde" qui doit durer au minimum un an.

 

Ils se sont envolés : c'est le sort des oiseaux, et je leur souhaite de tout mon coeur bon vent...

 

J'espère pouvoir mettre quelques photos clopiniennes en ligne, ici même : pour partager, quoi.

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17 mai 2014 6 17 /05 /mai /2014 11:56

Ils partageaient en frères (8ans-18 ans) !

 

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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 09:31

Le "jubilé" (20 ans de Clopinou et 30 ans de son frère aîné) approche à grands pas - j'ai même l'impression qu'il a commencé, tant la maison devient le centre d'allées et venues qui se succèdent et s'entrecroisent. On dirait que Beaubec est devenu une adresse pour migrateurs : les visiteurs, comme des oiseaux, s'y dirigent tout droit, venus des quatre coins de l'horizon  ! D'habitude, c'est plutôt pendant les fêtes de fin d'année que la maison enfle et grossit, s'arrondissant comme une boule de Noël. Mais pour cette occasion,  la maison va pouvoir s'ouvrir encore plus largement :  nous pourrons vivre au jardin,  d'autant que la météo s'annonce superbe !

 

Oui, j'ai l'impression que la fête a déjà commencé. Hier au soir, un ami anglais était à table, avec son fils de 20 ans. J'étais fatiguée : sitôt le repas confectionné (osso bucco et tarte à la rhubarbe meringuée), j'ai filé au lit. Pour être réveillée deux heures plus tard, par un Clopin particulièrement enthousiaste : le jeune homme avait empoigné sa guitare...

 

Je suis descendue l'écouter, et je n'ai pas regretté : je n'avais encore jamais entendu cela. Figurez-vous que le jeune homme se sert de sa guitare comme d'un authentique instrument de percussion. J'avais déjà entendu des musiciens -comme Paco Ibanez, par exemple, ou encore Paco de Lucia - ponctuer leurs mélodies de légers coups sur la caisse, ou faire "claquer" les cordes pour en tirer différentes sonorités, à différents endroits du manche. Mais jamais de manière aussi étonnante et performante. La seule "concession", si c'en est une, faite à  l'utilisation habituelle de l'instrument, est le recours aux harmoniques pour alterner  le rythme des percussions...

 

Le jeune homme maîtrise parfaitement l'exercice, qu'il pratique avec une vigueur étonnante - car elle contredit un peu sa personnalité apparente : il est grand, mince,  fort blond, "à l'aise" dans son corps et non timide, certes, mais surtout  très doux,  affectueux, particulièrement discret,  et voilà qu'il joue de manière singulièrement ferme et forte ! Il nous a expliqué qu'il avait découvert ce style de musique sur internet : cela s'appelle "la guitare percussive", et je me promets bien d'aller fouiner là autour...

 

Ce soir, de nouveaux convives arrivent, et le jour suivant ; et parmi eux, mes deux "belles-filles", enfin disons les deux amies des garçons. Je m'en réjouis fort, car je suis trop souvent la seule fille à table, et les jeunes filles en question sont vraiment charmantes...

 

Je vous le dis : ce jubilé a tout l'air d'être parti pour être jubilatoire !

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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 08:55

Alors, ces derniers temps, j'ai gagné, via internet bien sûr :

 

- le droit de faire dédicacer le "goût du cinéma" par son auteur, Jacky Barozzi,  quand j'irai à Paris

 

- des parties "masters" au super buzzer de Facebook

 

- des oreilles d'âne shakespearienne, fleurant bon la Lavande...

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- et un sonnet pour l'ânon nouveau-né :

 

Que se passe-t'il donc dans cette ferme, encor ?

Sur son tas de fumier, le coq coocoricotte

Bien plus qu'à l'ordinaire,  affolant la cocotte

Rappelant ses poussins grappe de boules d'or.

 

Le fermier ébaubi, du haut du mirador,

Voit s'enfuir le bélier qui des pattes tricote,

Et l'agneau délaissé n'est déjà plus mascotte,

Pourtant le temps est beau en ce doux messidor.

 

Clopine est affairée entre l'ordi, l'étable ;

L'endroit enferme-t-il un bien inestibmabla ?

Soudain s'étend sur tout un silence troublant.

 

Et la porte s'entrouve sur l'ânesse qui boîte.

Suit, les oreilles au vent, le sabot flageolant,

L'ânon cherchant le pis sous le pelage moite.


Jean Calbrix, le 13/05/14

 

 

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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 15:09

Je voudrais bien qu'on arrête pour prendre pour de la complaisance ce qui n'est que bienveillance, flatterie ce qui n'est que respect, exhibitionnisme ce qui n'est que partage, et stratégie ce qui n'est qu'admiration. Mais sur un sol sec, comment éviter les chardons ? Comment échapper à la bassesse, quand elle vous environne ?

 

Allons, n'y pensons plus. Et voici une chanson, qui me renvoie toujours à Jim, et à l'après-midi pluvieux où il riait sous cape, car j'étais persuadée que la voix que j'entendais là ne pouvait provenir que d'une bouche noire : les préjugés, eux aussi, s'agrippent à vous, tout ronceux qu'ils sont...

 

 

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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 15:09

 

 

 

 

Hier, nous sommes allés à une petite animation asinière, à la Hallotière. Non pas tant pour l'animation elle-même : elle concernait surtout les enfants. Mais parce que nous devions 80 euros à l'organisatrice - c'était l'occasion de lui rendre son dû.

 

Enfin, quand je dis "nous devions";.. . C'est surtout Dagobert, notre Grand Noir du Berry, qui avait provoqué cette dette.

 

Est-ce parce qu'il est désormais plutôt vieux, et hélas, malade, d'une maladie que nous n'arrivons pas à diagnostiquer vraiment et qui l'affaiblit beaucoup ?

 

En tout cas, et contrairement à son habitude, il n'a pas réussi à féconder la femelle que l'organisatrice de la petite fête champêtre d'hier désirait voir mettre bas.D'où la dette !

 

Bon, je dois tout de suite faire une incise à l'attention de mes visiteurs masculins. Certes, je peux bien m'imaginer la lueur qui s'allume dans votre regard, quand vous apprenez qu'une seule saillie de notre grand  âne étalon est facturée 80 euros... Je vous vois pris d'une sorte de trouble vertige, quand vous commencez à multiplier ceci avec cela, à soustraire peut-être telle période de votre vie mais à rajouter telle autre, plus... comment dire ? Féconde ???

 

Alors, on se calme de suite. D'abord, il ne faudrait compter que les saillies ayant atteint leur but. Vous voyez que, tout de suite, ça restreint le profit. En plus, sachez que notre âne ne sait rien de ces considérations financières : il se contente de suivre son instinct. Et je ne veux pas le savoir, si c'est exactement ce que vous avez toujours fait, sans vous poser plus de questions que cela !

 

  Allez, sautons du coq à l'âne :

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Et continuons : ce qui a été chouette aussi cette fois-là, c'est qu'on a croisé le pote Léo, grand brasseur de bière "Northmaen" devant l'éternel, et qui en profitait pour sortir une vieille grand'mère, certes, mais encore salement gironde : sa triumph blanche des années 70.

 

Clopin a fait un tour avec... C'était vraiment l'occasion : Léo ne sort sa triumph qu'une fois par an, environ, pour la ménager.

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     Eh bien, je vous assure que Clopin, comme la triumph ou Dagobert, a peut-être quelques heures de vol, mais il assure encore. Si j'avais des sous, je la lui achèterais, moi, la triumph : elle lui va comme un gant  : un fringant, plus précisément !

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28 avril 2014 1 28 /04 /avril /2014 09:11

Passée remettre un papier à un ami travaillant à l'administration, je suis donc retournée au lycée : j'ai de nouveau poussé ces portes lourdes, aux clenches compliquées (on ne pousse  ni ne tire, il faut tourner mais pas trop), franchi l'agora à la fontaine tarie depuis des lustres, aux tables repoussées le long des murs, j'ai tourné à droite vers l'administration, contourné le "jardin d'hiver" qui éclaire cette partie du bâtiment et qui est bien plus triste, et bien moins beau, que la chanson de Savador, grimpé à l'étage : et j'ai, avant d'entrer au secrétariat faire ma commission, revu les trois petites chaises alignées le long du mur, juste à côté du bureau directorial du Proviseur.

 

Ah là là.

 

Les trois petites chaises offertes à ceux qui poireautent avant l'engueulade.

 

Plus l'engueulade va être  sévère, plus l'attente est longue.

 

Je le sais : je les ai usées sous mes fesses, ces trois chaises-là.

 

Non que Clopinou ait eu des problèmes de résultats  (il caracolait systématiquement en tête de classe, et était plus qu'apprécié de ses professeurs), mais disons qu'il avait une manière bien à lui de se retrouver dernier en "vie scolaire" ; ce qu'il expliquait, à l'époque, en tentant de me persuader que les règlements intérieurs, la discipline, la soumission  et la discrétion demandés n'étaient bons que pour les "kékés" bêlant gentiment dans la cour. Il refusait obstinément, semblait-il ("mais je ne peux pas faire autrement, c'est que de la connerie leur règlement-là") , la grégarité scolaire.

 

Fort bien, fiston, fort bien...

 

Mais qui se retrouvait le cul assis devant la porte du Directeur, le sac sous le bras, le soupir aux lèvres et la migraine montante ? Clopine et Clopinou, pardine !

 

Nous avons eu une telle brochette de convocations !

 

Il y eut celle des "branches extraterritoriales" : Clopinou, grimpé sur un arbre dont les branches débordaient la grille du lycée, refusait d'obéir au pion lui sommant de descendre, au motif qu' étant désormais à  l'extérieur de l'établissement, il n'avait pas à obtempérer.

 

Il y eut celle dite "du boudin". Clopinou avait trouvé très drôle, à l'internat, d'aller fourrer un bout de boudin noir sur l'oreiller d'un camarade qui s'appelait "Boudin". C'est du fin, Messieurs Dames, c'est de l'extra-fin !

 

Celle du "vide sanitaire" ne fut pas mal non plus. Au lieu d'aller en récréation, c'était tellement plus marrant, avec son copain K., de contourner le bâtiment, d'aller soulever la grille menant au vide sanitaire sous le bâtiment, et de descendre farfouiller. Quel exploit, n'est-ce pas, surtout quand la dite-grille est descellée, que personne ne vous voit... Personne ? Ah, mais c'est que la grille est juste en -dessous, à pic, du bureau du Proviseur, et que ce dernier est précisément en train de regarder par la fenêtre, et assiste ainsi à toute l'opération... Pas de chance !

 

Une des plus belles fut celle du "pense-bite". Prenez un agenda scolaire. Garnissez-en consciencieusement la couverture de fort jolis dessins, dérivés de ces fresques subtiles que l'on peut admirer dans les wc publics, et qui représentent des sortes de longues saucisses renflées au bout de deux hémisphères. Une fois que votre géniale impulsion picturale est achevée, barrez solennellement, le sourire aux lèvres, le titre "agenda" de la couverture et remplacez-le par "pense-bite". Attendez qu'un pion passe, non pourvu de votre sens de l'humour...

 

Mais nous avons aussi connu "la convocation de Madame N."  : en seconde, Madame N.,  prof de maths fort proche de la retraite, fort amère et fort méprisante vis-à-vis de ses élèves, démotivée et dépressive   n'était pas, n'était plus une pédagogue investie dans sa mission. OK, je l'admets ; mais c'est ça aussi, l'école : comme partout, tu  peux tomber  sur des incompétents ou des personnalités "incompatibles". Il était bon, d'une certaine façon, que Clopinou vive cela, aussi : il pourrait très certainement, dans la vie,  avoir à faire avec un chef incapable et déplaisant. Apprendre à "vivre avec" fait partie de l'éducation.

  Sauf que Clopinou, lui, réagisait par la provoc. Fallait-il, par exemple,  pour épondre à une convocation (que j'avais moi-même demandée sans que Clopinou le susse), composer  cette missive  si parfaitement "foutage de gueule",  que je reproduis in extenso (fautes d'orthographe comprises) !

 

"Le 30  mars 2010,

 

Chère Madame N.,

 

Comme vous le savez certainement ma mère, vous et moi avons convenu d'un rendez-vous dont la finalité était de remédier à mon comportement saugrenu voir incongru dirais-je, qui a entraîné moultes altercations lors de vos cours de mathématiques.

Cette entrevue, qui n'est en aucun cas une quelconque bouffoneries, a été fixée le 1er avril 2010. Malheureusement, le voeux de ma présence ne pourra être exaucé car le devoir m'appel  : en effet, c'est ce même jour qu'aura lieu de le critérium interlycée de Haute-Normandie auquel mes 5 camarades pongistes et moi-même iront fièrement représenter les couleurs du lycée, suite à notre glorieuse victoire aux interclasses. Je vous prie donc de vien vouloir agréer mes excuses et de vous contenter de la présence de ma pauvre mère. Mes sincères salutations."

 

No comment.

 

Les petites chaises d'attente du couloir de la Direction, cette fois-là, étaient carrément brûlantes...Mais ce n'était rien encore : nous eûmes, en tout, plus de dix convocations, et des encore plus calorifiques, dont je vous fais grâce parce que, pfffff...

 

Et voici que, revenue sur les lieux des crimes clopiniens, je les revois : sagement rangées, inoffensives, prêtes à accueillir confortablement des séants irréprochables...

 

ah là là...Va me falloir encore un peu de temps avant que je n'en rigole franchement.

 

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22 avril 2014 2 22 /04 /avril /2014 10:57

Je dois acquérir (et ça, ce n'est rien, c'est la lecture qui suit qui m'intimide) coup sur coup, des livres de Pynchon (Vineland), Blanchot (n'importe lequel, dirait-on), Bergson (tous !!, m'intime le Clopinou), et j'ai envie du Reynolds, coup de coeur de Paul Edel. ; ma carte bleue risque fort de ne pas y résister. Je vais donc louvoyer sur les secondes mains de la Fnac ou d'amazon : pas le choix.


Bon, je râle et je me plains, mais en fait je suis touchée et plutôt contente qu'on ait ainsi envie de partager des textes avec moi. Le partage, symbolisé par une main tendue, m'a toujours attendrie. D'où la surprise quand, confiante, on s'avance, et qu'en guise de râteau,  on se prenne la même main, mais roulée sur elle-même, hérissant les os de ses phalanges comme les chiens retroussent leurs babines sur leurs crocs, et pointée droit sur votre figure. Effet assoulinien garanti !

 

...

 

J'écoute "carmina burana", et me surprend à en marteler les notes guerrières . Mais l'arrière-plan de cette musique monumentale , historiquement placé du côté du fascisme, est quelque peu réfrigérant (comme certains aspects de Junger, par exemple) : nous pourrions dire que le fonds de l'air effraie...

 

Bon, d'accord, je sors.

 

 

 

 

 

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17 avril 2014 4 17 /04 /avril /2014 10:51

Je crois que ma génération (les quinquas d'aujourd'hui) fait partie des premières à devoir résoudre, très concrètement,  le problème du vieillissement de la population. Certes, les familles d'autrefois acceptaient plus facilement la cohabitation entre générations - mais l'espérance de vie, plus courte, abrégeait cette dernière. Nous sommes désormais en face de très vieilles personnes, qu'il faut gérer. Et la "cohabitatoin" est, dans mon cas précis, tout bonnement inenvisageable...

 

Mamy, depuis que Papy est parti, est forcément prise en charge par son fils unique, Clopin, pour les courses, la gestion des comptes et de la maison, les rendez-vous médicaux, et les visites tous les deux jours. Ce n'est pas toujours facile pour elle, je le reconnais : Clopin peut être brusque, expéditif, il la "remue" dans ses habitudes quotidiennes qui sont désormais tout pour elle (d'un autre côté, cela fait cinquante ans qu'elles sont tout pour elle ; Mamy souffre d'agoraphobie et de diverses névroses, qui remontent à l'exode, et l'ont à tout jamais empêchée d'avoir un rapport "normal" à l'extérieur), habitudes qu'elle ne peut plus changer, même pour un empire. Mais Clopin est là, c'est l'essentiel...

 

Quant à moi... Cela fait des années qu'il y a une sorte de match secret entre Mamy et moi. Oh, bien sûr, j'ai adopté l'attitude générale de la famille vis-à-vis de Mamy,  mélange  de respect tacite de son univers délirant, jamais remis en cause officiellement, et de résignation soupirée devant les exigences de la désormais très vieille dame. Mais quand j'estime que Mamy va trop loin, je la "contre", un peu sournoisement, je l'avoue.

 

Un exemple : du temps où Papy et Mamy gardait Clopinou, après l'école, je venais le rechercher à la sortie du travail, et j'échangeais parfois quelques mots avec Papy. Comme il était lecteur de Libération, les articles du journal  pouvaient servir de sujet de discussion. Un jour, nous étions dans l'escalier, et nous avons entamé une conversation plus soutenue que d'habitude, mon beau-père et moi. Nous étions tous deux d'une opinion différente, mais nous goûtions tous les deux notre débat, tout comme nous prenions beaucoup de plaisir, lui et moi, à nous affronter au scrabble ... Or, Mamy, qui ne lit pas le journal, qui ne joue pas aux jeux de société  , ne supporte que très difficilement que Papy puisse ainsi "lui échapper". Ce jour-là, levant la tête, je l'ai vue qui, du haut de l'escalier, laissait tomber sur Papy et moi un oeil  noir et coléreux, qui avait tout  de l'oiseau de proie. J'ai senti le froid dans mon dos, j'ai du coup abrégé la conversation... Mais nous, Papy et moi, n'en étions pas quittes pour autant. Au mois de janvier suivant, Mamy a annoncé que "pour faire des économies" (alors que mes beaux-parents étaient  assis sur une galette ma foi assez moelleuse), "l'abonnement à Libération serait supprimé". C'était la punition de Papy, et je l'ai parfaitement compris ainsi. Mais si Mamy est particulièrement habile à couper tous les ponts entre l'extérieur et son univers, fût-ce un journal quotidien, j'ai moi aussi quelques tours dans mon sac. Faisant semblant de croire à son argument, j'ai tranquillement annoncé que la décision de désabonnement me fournissait l'occasion d'un cadeau : ce serait moi qui abonnerait Papy à Libé, cette année-là ... Et Papy a ainsi pu continuer à lire son journal, lecture qui était la bouffée d'air de ses journées...

 

J'étais contente d'avoir ainsi "contré" Mamy, mais je n'ai pas pu l'empêcher d' évincer la pratique des jeux de société, auxquels nous jouions une fois par an : désormais, l'après-midi passée ensemble serait remplacée par un repas au restaurant gastronomique du coin.

On ne peut pas gagner tous les jours : un partout.

 

Papy, qui a été le rempart et l'esclave de Mamy, n'est plus là. Mais elle reste si redoutable que le match, tenu secret, souterrain, continue encore. Aujourd'hui, c'est la prise en charge de Mamy pendant les vacances de Clopin qui devient problématique. Ce n'est pas une question d'argent, bien entendu. C'est qu'il faut que Mamy accepte qu'un étranger  puisse pénétrer chez elle...

 

Or, il y a trois semaines, venant lui apporter quelques courses, j'ai de nouveau senti le froid qui pénétrait mes épaules. Mamy était en colère ce jour-là. Et elle m'annonça, sur un ton aussi glacé que son oeil d'autrefois, que "le problème était que nous partions loin, et que ça elle ne le supportait pas". J'ai bien compris que Mamy estimait impossible d' être trop isolée (sans pouvoir pour autant sortir de chez elle), ce que je peux comprendre, mais sa façon d'envisager les choses, j'en ai été persuadée dès ce moment-là,  allait être de tout mettre en oeuvre pour nous empêcher de partir, puisqu'elle en avait décidé ainsi.

 

Clopin se démène pour tenter de trouver quelqu'un à qui nous pourrions, pendant la semaine passée à Saint- Pétersbourg, confier la charge de Mamy, et qui pourrait aussi la soutenir, lui permettre de rester à domicile, décharger un peu Clopin, le reste de l'année.  Mais Mamy refuse toute solution qui ne répondrait pas à un cahier des charges précis : il  lui faut trouver une personne qui ne fasse jamais mention d'une quelconque foi religieuse, qui soit "propre sur elle" et si possible bien maquillée, bien coiffée, bien vêtue, qui parle un français impeccable et surtout sans accent, qui comprenne d'instinct le règlement intérieur (comprenant quelques milliers d'articles) régissant la maison, qui écoute Mamy sans se lasser et qui soit disponible pour l'épauler si elle se sent malade ou simplement trop fatiguée.

 

Evidemment, si vous ajoutez à ces exigences  sa résolution secrète, qui est de nous empêcher de partir,   vous comprenez que Mamy ne puisse trouver personne, pardine.

 
Alors Clopin vitupère et menace "de partir en la laissant se débrouiller". Clopin est candide, ma foi. Mamy sait bien qu'il ne pourrait ainsi laisser sans protection sa vieille mère de 86 ans. De toute façon, je ne le  permettrais pas, parce que tout le voyage serait alourdi, obscurci, par notre inquiétude et notre culpabilité.  J'ai réfléchi au problème, et je trouve que les "menaces" de Clopin sont inefficaces, et surtout lui donne le "mauvais rôle" - un fils indigne qui part en laissant une faible femme (Mamy, une faible femme ? Soupir !) seule face à son destin tragique de personne âgée délaissée... 

 

Ce que je voudrais, c'est la mettre face à ses responsabilités, ce qui changerait la culpabilité  de côté. Lui dire "Mamy, vous savez bien qu'on ne peut se permettre de partir en vous laissant seule. Donc, si vous ne trouvez personne pour venir vous épauler, nous ne partirons pas. Mais nous avons besoin de ces vacances pour nous retrouver, Clopin et moi. Notre couple risque d'en pâtir, si nous ne pouvons plus jamais prendre de vacances loin de vous. Que pensez-vous donc faire ? "

 

... Résultat du match ? A suivre ! Mais le voyage est programmé pour le 25 mai, alors...

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16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 10:49

Chamberlain, 25 août 1939  : "Hitler est par nature artiste et non politique, et une fois réglée la question de la Pologne, il se propose de finir ses jours en artiste et non en faiseur de guerres".

 

Paul Claudel, en 1912 : "tout est saucisse en Allemagne. La langue allemande est une saucisse. Les livres de philosophie sont des saucisses. Goethe ? Saucisse.

 

le magazine Vanity en janvier 1955 : "le rock n'roll aura disparu avant juin".

 

Tout ceci a été évoqué ce matin sur France Cul, à l'occasion de la réédition du dictionnaire de la bêtise de Bechter et Carrière ; cependant, perso je crois que c'est à propos des femmes que les plus grandes conneries ont été proférées, et l'idée d'un dictionnaire des bêtises machistes doit forcément prévoir quelques milliers de pages. Tenez, ce matin, le journaliste qui alignait les réjouissantes bêtises du siècle dernier a terminé sa chronique en citant le philosophe Alain, qui soulignait la nécessité de l'erreur. 

 

Or, le même Alain :

 

"J'ai souvent envie de demander aux femmes par quoi elles remplacent l'intelligence"

 

...

 

C'est-y pas mimi ?

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