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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 08:26

Bon, alors je ne vais pas vous faire ici tout un pavé sur "Terre de Liens", sachez juste qu'il s'agit de redistribuer les cartes d'attribution du foncier agricole - j'ai adhéré et contribué, par ma modeste obole, à ce qu'un jeune agriculteur ouvre une ferme bio dans le Nord, de toute manière si vous voulez en savoir plus vous n'avez qu'à cliquer ici. 

 

Sauf que la manifestation prévue  samedi prochain, là :

 

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m'interpelle quelque part, pour parler comme dans les années 80. Pour des motifs purement égoïstes, voire égocentriques, bien sûr. M'enfin une marche qui se déroule entre l'Abbatiale de Bernay et Brionne, avec halte à Serquigny, comment vous dire ? On va dire que pour moi, c'est plutôt ciblé... C'est ça : je suis une sorte de coeur de cible, là. 

 

Quand j'étais petite fille, et que j'accompagnais tous les samedis matins ma mère au marché... ah, faut vous expliquer un peu, d'abord, ce qu'il en était :

 

A Bernay, le  marché, éclaté, se déroulait à quatre endroits différents, dont le plus remarquable se situait dans les halles en face de l'église Sainte-Croix. C'est là qu'on vendait les animaux vivants :  les volailles, les lapins, voire les cochons. Ma mère évitait généralement de passer par là , surtout quand mon frère D. nous accompagnait. Mon frère ne supportait pas de voir les animaux en cage, je surenchérissais, et nous ramenions ainsi, à la maison, un certain nombre de bestioles diverses, obtenues par toutes sortes de pressions allant des machoires serrées de la douleur intense (mon frère D.), aux yeux brillants de larmes et aux soupirs soi-disant étouffés (votre servante). Ma mère, qui avait le coeur sensible et était bon public de nos jeux de scène (d'autant que ces derniers reposaient sur la plus parfaite sincérité), avait la faiblesse d'y souscrire. Et nous voilà parcourant les rayons où de braves fermières, assises derrière leurs cages, vendaient placidement leur basse-cour, tentant "d'en sauver au moins quelques uns"... Cela ne nous a jamais empêché, notez bien, de nous battre pour déguster le poulet dominical, chacun convoitant le blanc et dédaignant les ailes...

 

Les poussins, les lapereaux, les chatons évidemment (mais ces derniers étaient donnés), la faune envahissait la maison... Je me souviens d'un lapin blanc qui passa ainsi un certain temps sur le tas de charbon, dans la cave (ainsi, il éloignait un peu les trop grands risques de tripotage, car de blanc qu'il était, il vous couvrait les mains d'un noir charbon), d'un nombre approximatif de poussins (au grand plaisir des chats du voisinage), de tas de bestioles que ma mère, résignée, se contentait de cantonner dans le jardin (mais nous les ramenions dans nos lits, dès qu'elle avait le dos tourné). 

 

C'était vraiment un petit théâtre, que ce marché devant le porche de l'église, dans la représentation hebdomadaire était ponctuée triomphalement par l'arrivée de la calèche de Monsieur de Broglie, qui sortait son attelage tous les samedis. Une belle voiture légère, un cheval nerveux, luisant et magnifique. Je me revois encore, une main dans celle de ma mère, mon frère D. à côté portant une cage dans laquelle trois poussins piaulaient à qui mieux-mieux, admirant l'hobereau (car il jouait à en être un) descendant de son "tilbury" (c'est ainsi que notre mère nommait sa calèche) devant l'église. Ce qui m'impressionnait le plus, c'étaient ses gants blancs, et cet air affable de celui qui vient en voiture à cheval pour son plaisir, n'est-ce pas, puisque possesseur d'une superbe DS(entre autres) les autres jours de la semaine. 

 

Ma soeur aînée fut nommée institutrice à Serquigny. Le premier jour où nous allâmes voir comment elle était installée dans son logement de fonction, nous avons suivi une route qui longeait les grasses prairies, les cours d'eau qui affleuraient la terre, signalés par la double rangée de têtards... C'était un paysage rural qui respirait la prospérité, et j'entends encore la voix de ma mère nous signalant qu'à gauche, qu'à droite, ces champs-là appartenaient tous  à la famille de Broglie, et que nous allions bientôt passer devant les grilles fermant le chemin qui montait au château. "Quelle âme est sans défaut" ? Disait Rimbaud. Je ne garantis certes pas la mienne, mais je me souviens de n'avoir pas aimé le son révérencieux de la voix de ma mère, parlant des De Broglie (prononcer "debreuille"). Pas plus que mon frère D. ne souffrait de voir un poussin dans une cage, je ne supportais d'entendre ma mère ainsi respectueuse,  justifiant une supériorité "naturelle" de cette famille-là. 

 

C'est peut-être à cause de ce tilbury, de ces gants blancs, de ce sourire planant au-dessus de la foule inférieure et tétanisée des ploucs du coin, de la voix de ma mère flûtant son respect, que j'ai une furieuse envie d'aller marcher pesamment, le plus pesamment possible,  de Bernay à Serquigny puis Brionne, pour réclamer une autre distribution du foncier agricole ? 

 

 

LIEN VERS TERRE DE LIENS ET LA MANIFESTATION DU 30 SEPTEMBRE...    

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 12:40
Il a tant et tant plu : on se disait qu'il n'y aurait aucune trève, aucun répit, entre cet été-là, qui portait si mal son nom, et les mois noirs, qui endeuillent le pays dès novembre. Et puis... Une journée de soleil, puis deux... Les fruitiers qui cassent sous leurs branches surchargées, jusqu'aux rosiers qui refleurissent... Quant aux asters, dont c'est la pleine saison, ils déclinent en mauve et jaune, éperdument, le mot "profusion".
Nous ne sommes pas les seuls à tourner nos têtes vers ce tardif soleil. Quand je pense que cette année, je n'ai pas eu besoin d'attacher au plafond de la cuisine ces hideux rubans de glu, où viennent périr les mouches. Quand au joli globe que l'on place d'habitude en fin de table, les soirs d'été, et qui dissimule sous sa sensuelle courbe un piège mortel pour les hymenoptères, c'est bien simple : je ne l'ai même pas sorti de l'armoire. 
C'est vous dire que les insectes aussi ont besoin de se rattraper, et, les bougres, ils n'y manquent pas ! Le bruyant  buisson d'asters est aussi ardent  que celui qui parlait à Moïse. Et les papillons, si rares au mois d'août, en ont fait leur base principale de ravitalllement, dans l'été finissant.
Il fait si beau que si je ferme les yeux, le bourdonnement du buisson me rappelle la chaleur de l'Espagne. Les couleurs des papillons, quand je les rouvre, me renvoient aux tenues andalouses, et leur envol ressemble aux frémissement de mantilles dentelées... Je suis si gourmande de ces plaisirs-là que j'ai été chercher la caméra, l'ai plantée devant Clopin et l'ai sommé de recueilir l'instant fugitif, empli de ces plaisirs, histoire de les prolonger et les partager un peu. 
Hélas, pour inclure une vidéo sur ce blog, il faut le compresser et utiliser  daily motion, et donc perdre 50 % de la qualité des images. Ce qui désoblige Clopin, si attentif à la définition des images, même si ma myopie, elle, s'en accommode. Bon, vous pouvez toujours cliquer ici pour voir un peu mieux les images, notez...
Et puis, il s'agit  d'un simple plaisir sensuel, n'est-ce pas : ne le boudons pas, tant pis s'il n'est que l'ombre du bonheur ! 
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15 août 2011 1 15 /08 /août /2011 15:10

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10 août 2011 3 10 /08 /août /2011 14:39

Ca y est, je me sens rentrée. Il m'aura fallu pas loin de deux semaines, cependant, pour digérer mon dernier voyage, si près si loin - quand on pense que la famille de Féllix Leclerc est partie, voici quelque trois cent ans, de Dieppe (soit à 30 bornes de chez moi), et qu'il m'a fallu faire tout ce périple pour comprendre vraiment la signification de la fameuse chanson de l'alouette en colère...

 

Mais voilà, je suis rentrée, et il me faut vaincre mon inertie vacancière afin de me remettre à mes travaux. J'ai deux fers au chaud : mes "Vies de Jim", qui, à la cuisson de mon pauvre cerveau, ont réduit considérablement. Le roman envisagé au départ se transforme en simple nouvelle. Une grosse nouvelle, mais un tout petit roman. En fait, je ne sais pas faire long... même pour rendre compte d'une vie... L'autre fer est la note d'intention-synopsis-élucubrations autour d'un nouveau petit film documentaire, de quatre minutes. Mais là, je dois encore rassembler mes esprits, si souvent égarés...

 

Et les quatre boules de poils, me demanderont les visiteurs attentifs aux titres de ce blog ? Eh bien, elles sont le résultat des amours illicites de notre chien, dont la disparition nous avait tant inquiétés il y a quelques mois. Le résultat de ces amours-là est un quatuor de chiots, tous plus attachants les uns que les autres. Clopin va tenter de les photographier, si leurs maîtres nous concèdent leur droit à l'image... Et je dois me contraindre à ne pas craquer, devant ces tout-petits 'Punchs, qui semblent aussi sympa que leur bonne pâte de géniteur ! 

 

 

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9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 22:23
BISES A TOUS ET TOUTES  A BIENTOT
BZZZZZ BZZZZZ BZZZZ
(elles ne sont pas seulement dans l ontario, mais aussi au Mont Tremblant, a Chicoutimi et bien ailleurs... pique et pique et ratatam !0 
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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 10:26

J'aimerais parfois passer la nuit dehors, sous les étoiles. Ou bien dans le grenier à foin, la porte ouverte, à regarder le jardin nocturne et à épier le moindre mouvement. Et si un lapin a une insomnie, gare à lui... Au petit matin bleu, je traverserai la cour pour arriver devant l'énorme château, 30 mètres de haut, plus de  mille fois mon volume...

 

 

 

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J'en ferai lentement le tour, pour constater qu'il est bien gardé. Mais en fait, je grimperai facilement , grâce au ceps noueux de la vigne éléphantine qui orne sa façade. J'arriverais ainsi, au premier étage, devant un canal en zinc, parfois rempli d'eau comme un ruisseau. Marchant sur les bords, je parviendrai à l'immense baie vitrée qui donne sur la chambre de ma Géante. Là, je me mettrai à crier "Ouvre-moi, c'est le matin, je suis petite et j'ai froid". Il faudrait parfois que je crie longtemps, mais finalement, ma Géante viendrait m'ouvrir. Elle mesure dans les 6-7 mètres, dix fois ma taille, et le matin, sa tête est embroussaillée de cheveux,  comme une canopée. Sitôt la fenêtre ouverte, elle retournerait se coucher, tombant comme ça poum, lourdement,  dans son lit et s'enroulant dans sa couette. Elle est un peu paresseuse, ma Géante...  De loin, on dirait le Mont-Blanc, couché sur le flanc. Moi, j'aurai sauté souplement dans la pièce, et j'hésiterai un peu. Je sais qu'il est inutile de descendre à la cuisine : sans ma Géante, je ne peux ouvrir la porte du grand frigo où l'on garde ma nourriture. Alors, sans aucune crainte, je marcherai vers le lit, et s'il le faut, je n'hésiterai pas à me hisser du pied, ou de la main, en prenant appui sur l'épaule, la tête ou le cou de ma Géante. Je sais d'expérience qu'elle ne se fâche jamais avec moi. Au contraire, elle ouvre son lit, dévoilant ainsi, sous la couette, son corps allongé en colimaçon, sur le côté, son giron creusant ainsi dans les draps une grotte sombre que je  m'empresserai  d'aller explorer. Ca sent la Géante là-dedans, mais ça ne me gêne pas : pour moi, elle a une odeur de Doudou. Et puis elle est si rassurante : je ne risque rien d'autre que sa grosse main sur ma tête, à me gratouiller  les cheveux. Je m'allongerai tout près d'elle, contre son flanc, et j'étendrai mon bras : je poserai ma main, si petite à côté de la sienne, sur son poignet, là où l'on entend par en-dessous battre son coeur. Je pencherai ma tête , je fermerai les yeux à demi, et pousserai un gros soupir, en rêvassant vaguement à ce que ça doit être, la vie d'une Géante, et en m'étonnant de notre vie commune, à nous deux si dissemblables et pourtant si intimes à la fois...

 

Bien sûr, n'étant qu'une femme, je ne pourrai pas ronronner. Mais à ce détail près, ce programme est suivi, par les petits matins frisquets de l'été, par mon si gentil chat Victor Mowgli... 

 

 

 

 

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Ah, ce que ça doit être bien quand même, des matins de chats... Mais  revenons à nos moutons. Comme je suis partageuse, je vais vous confier mon astuce du jour. A savoir comment faire une tarte aux framboises sans crème ni lait (le nôtre, fermier, est si crémeux qu'une épaisseur d'un pouce surmonte le liquide). 

 

Bon, vous avez bien les oeufs, le sucre, la pâte sablée disposée dans le moule... Et à côté, le grand bol rempli à ras bord de framboises (c'est une année à fruits rouges). 

 

Le four est à bonne température, vous savez qu'il vous faut d'abord faire cuire la pâte avec l'appareil, pour ne placer qu'en fin de cuisson, en garniture, les framboises qui empliront la pièce de leur odeur délicieuse (mais il ne faut pas qu'elles cuisent trop, surtout. Juste le temps d'imprégner l'appareil déjà cuit, pas plus). 

 

Mais comment confectionner l'appareil, sans l'indispensable ingrédient lacté, mmmhhh ? 

 

ahahah. 

 

Eh bien, vous vous souvenez que, dans le congélateur, il y a un reste de crème glacée à la vanille...  Voilà, le tour est joué : vous remplacez la crème nature par la crème glacée, et vous battez votre appareil ainsi : 2 oeufs, disons l'équivalent de cinq cuillères à soupe de sucre de canne (je ne mesure presque plus jamais les ingrédients, je fais tout au pif maintenant), et cinq cuillères à soupe de glace à la vanille. 

 

Après, vous procédez comme d'habitude. Eh bien, cela donne une SUPER TARTE AUX FRAMBOISES ET A LA VANILLE, et vous permet d'arborer un sourire modeste devant le succès. 

 

Alors qu'en fait, vous aviez oublié d'acheter de la crème, étourdie que vous êtes (mais cela, vos convives ne sont pas obligés de le savoir !)

 

Bonne journée à tous mes visiteurs (et même aux autres, ne soyons pas chiens, puisque nous sommes un peu chats...), et plongeons dans l'aquarium, pourquoi pas ?

 

 

 

 



 


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10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 14:07

 

 

- Ouah, le problème est toujours le même n'est-ce pas : le jury est-il vraiment compétent ? Pour ma part, cette année, je sais que la sélection ne sera pas à la hauteur. Pensez, à Beaubec Prod', si on est au courant...  ON n'a même pas voulu leur envoyer notre film "la Bergère et l'Orchidée", qui pourtant fait un véritable tabac, que dis-je un tabac ? Un Cannes, à bis, oui...

 

 

 

 

 

 

 

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- De toute manière, regardez la photo de Télérama de cette semaine. Ouah, si j'ose dire. Un cabot en couverture... Si l'événement, c'est ça, "la vie d'un cabot",  ils pouvaient s'adresser directement à moi. De toute manière, un chien qui, a cinq ans, n'a pas dressé ses maîtres à le considérer comme une vedette, ben il a raté sa vie, pas vrai ? (à la cantonade : "comment ça, y'a un os ? où ça ? Où ça ? Oh et puis, tant pis, hein... Fait trop chaud pour se stresser du cul...) 

 

 

 

 

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5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 16:57

Cela fait longtemps que je considère les oies comme des animaux ayant le sens de la géométrie. Il suffit de lever la tête, quand les sauvages vous passent dessus : l'angle du "v" ne varie pas, la synchronisation du groupe est parfaite. Mais même nos oies domestiques, grosses dames à l'allure empruntée d'une cour française du 17è siècle, ont elles aussi ce sens inné de la géométrie. L'équidistance entre elles, quand, en file indienne, elles se dirigent, en  se dandinant, vers  la mare, tombe fort souvent juste, au centimètre près.

 

Mais je peux vous annoncer qu'elles ont AUSSI le sens de l'arithmétique. Cette année, ayant pondu leurs oeufs sur l'ilôt du milieu de la mare (et non dans la grange aux moutons, remplacée car un certain petit bâtiment tout neuf), ellles ont  pu goûter  une paix si royale que 6 petits oisons sont nés. Oh, bien sûr, le premier jour, le couple de buses qui volaient très haut dans le ciel a pris sa part, et il ne reste plus désormais que 5 boules grises et jaunes, tendant leur cou bien droit, pour faire comme leurs mamans. 

Tout cela est d'ailleurs fort bien réglé, comme si nous étions à la légion romaine. Les déplacements se font en bon ordre :

 

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   Les guetteurs sont particulièrement vigilants, et les exercices (entretien du matériel plumitif et apprentissage de la mare) vont bon train. Mais avant-hier, exactement comme au Capitole,  les oies ont donné l'alerte, et le vacarme fut si assourdissant que même une oreille humaine, c'est-à-dire distraite et ne comprenant rien,  dut s'y intéresser. 

 

 J'ai bien sûr tout de suite pensé aux buses, et me suis dit qu'elles avaient dû recommencer leur razzia. Mais pas trace de rapace dans le ciel... Je me suis approchée des oies : au lieu de cinq petites têtes, il n'y en avait plus que trois. Les oies ne cessaient pas leur jacassement, et avaient un comportement tout-à-fait particulier, qui prouvait qu'elles savent parfaitement compter : comme partagées entre la défense des trois restants, et une attirance invincible pour un certain pommier. Je me suis approchée : il y avait un trou au bas du pommier, et les deux petits, tombés dedans, jacassaient faiblement en tendant leur cou vers moi. Je me suis agenouillée et j'allais plonger la main pour récupérer les petits, quand je me suis sentie agrippée, assaillie, en tout cas en très mauvaise posture. Deux oies (je présume que c'était le jars et la mère) étaient perchées sur chacune de mes épaules, toutes voilures dehors, et tendaient vers moi "leurs longs cous terminés par des becs"... qui me semblaient fort durs.

 

Allais-je m'envoler, dotée de ces quadruples ailes, comme les archanges soutenant l'échelle de Jacob ? Je risquais surtout d'être pincée, et mordue sévèrement. Je me suis retrouvée par terre, un cou d'oie dans chacune de mes mains, en train de les écarter du mien, de cou...

 

J'ai appelé Ti' punch, jamais loin de moi, à la rescousse. Celui-ci, comme à son habitude, a commencé à rassembler les oies, en jugeant d'instinct la limite à ne pas franchir. Il court à toute vitesse autour d'elles, en cercle,  les fixe sévèrement, mais se garde bien de s'y frotter réellement !  Il m'a cependant permis de me redresser, puis de sortir les deux oisons de leur trou, et de les rendre enfin à leurs gardes attentives. Elles et moi avions trouvé le temps long ! 


 Elles se sont calmées lentement, et ont ramené leurs immenses ailes (enfin, quand je les avais sur le dos, je les trouvais imenses) derrière leur dos, et se sont remises à marcher, un peu  à la manière de Jean-Paul Sartre fonçant, les mains croisées,  pensif, vers le café de Flore...

 

 

 Et tout a repris son cours normal. J'étais pourtant furieuse contre mes oies. M'attaquer, alors que je venais à leurs secours ! J'allais les traiter de dindes, mais ce n'était pas assez fort : je leur  ai donc crié dessus l'insulte suprême, pour une oie défendant avec tant de constance sa progéniture. Je les ai traitées de buses, et les ai plantées là. 

  

 

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      Le train-train a repris, autour des cinq petits. Mais cependant, en remontant vers la maison, j'avais encore la sensation du long cou flexible et chaud des deux oies, dans mes mains. Cela me faisait penser à l'antiquité grecque... Car, si mes oies, au lieu d'être agressives, avaient déployé leurs cous dans le but de me caresser, j'aurais pu me prendre pour une Léda, séduite par un cygne olympien, perfide et amoureux.

 

Bah, de nos jours,  là comme ailleurs, tout s'affadit et se vulgarise. Chez les Grecs, les belles se laissaient séduire par les  cous blancs et sinueux des beaux cygnes sacrés. Mes contemporaines achètent, sur le catalogue de La Redoute, de vulgaires canards de plastique, sensés leur donner de la volupté : grandeur, et décadence ! 

 

(Bon, il n'est pas exclu que je puisse me venger de ma frayeur et de mes bleus... Noël arrivera bien un jour, pas vrai ? ahahah !) 

 

( mille excuses Paul Edel, mais vous devrez attendre pour écouter ici un morceau de Fauré ou de Frank. Aujourd'hui, ce sera un petit bout du carnaval des animaux de Saint-Saëns : le moyen de faire autrement ?)

 

 

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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 10:44

 

Je voudrais répondre au commentaire (comme d'habitude délicieusement agaçant) de JC, et comme je sais que certains visiteurs ont du mal à suivre les fils de discussions, je le reproduis partiellement ici : 

 

"Jetant un second coup d'oeil, angle différent, sur les photos de l'amie Clopine, il m'est venu une pensée tout aussi objective qu'une précédente question sur l'humidité du bâtiment (restée sans réponse). La volonté de poser un potager devant la facade principale, les bêbêtes sur la prairie gazonnante, le côté pimpant du lieu, ... tout cela me faisait songer au Petit Trianon de notre bonne reine, jouant à la fermière !"

 

 

Donc, une fois de plus, ce brave JC joue les Fouquier-Tinville, et  c'est par pure bonté d'âme que je m'en vais lui répondre.

 

D'abord, la jolie chaumière reproduite sur les photos de Clopin est le résultat d'environ trente ans de labeur, et d'à peu près autant de discussions enflammées autour du rapport au monde qui nous entoure, et de la manière de, sinon le construire, du moins l'envisager. L'argument de Marie-Antoinettisme a bien entendu été lancé à la figure bien des fois  lors de ces infinies discussions épiques (je m'étais même amusée, un jour, à calculer le prix de revient d'une patate issue du jardin potager biologique, rapporté au salaire horaire des fonctionnaires qui habitent là, afin de confondre Clopin en l'accusant de vivre dans un luxe dépassant tout ce que le seizième arrondissement de Paris peut offrir comme joyaux ), mais la réponse à cette accusation est bien simple, et inattaquable  : si ce mode de vie-là n'est que théâtre, eh bien,  que faire d'autre ? MMh ? Vivre comment ? Avec quelles énergies ? Celle  des centrales nucléaires, pardine ? 

 

 

 

De plus, cette maison a servi d'exemple, certes (premier chauffe-eau solaire de la région, première centrale photovoltaïque, installation prochaine d'un poêle à granulés à haut rendement, sérieuse réflexion autour du choix de l'électroménager, etc.) mais elle ne veut surtout pas être une sorte de vitrine de khmers verts. Et, vous pouvez me faire confiance, j'y veille salement. Vu que je ne supporte pas la vertu, quand elle est imposée, et que l'hédonisme repose sur une prise de conscience collective (mais je ne vais pas vous refaire tout le toutim, zut alors), qui repose sur la tolérance et l'indulgence individuelle...

 

 

 

Bon, pour l'humidité, la maison est en torchis, ce qui la rend saine (mais il faut la chauffer, ben tiens, comme toutes les maisons que je connais, et elle est de plain-pied. Le sol du rez-de-chaussée est carrelée (briqueterie de Saint-Samson la Poterie, excusez du peu) et là encore, le savoir-faire de Clopin y est pour quelque chose.

 

 

 

Mais je ne vois pas là de quoi rougir, et je n'en ai aucune envie. Parce que nous tentons de vivre en préservant ce que tant d'autres saccagent, il serait de bon goût de battre notre coulpe ? Ben merdalors ! 

 

 

 

Plus qu'en reine d'opérette, je vis dans un milieu rural, parfois frustre, parfois indécent (40 % de votes FN par chez moi), parfois dur aussi (pas toujours facile de vivre à Beaubec quand on est une fille, et le féminisme ne fait pas toujours bon ménage avec l'écologie, mais j' ai déjà parlé de ces contradictions-là),  : or, quand on est pauvre, on vit souvent dans la laideur absolue. La nature, même roundupisée par les agriculteurs du coin, reste gratuite à notre vue, les bêtes, si silencieuses dans leur résignation, entourent ma demeure et m'apportent ce que la ville n'offre qu'aux nantis : une certaine forme de beauté. 

 

 

 

Et s'il faut absolument me donner un nom qui qualifie ma vie de théâtrale, puisque c'est ce que vous insinuez JC, préférez donc le prénom simple d'une paysanne, façon Molière. Oui, je suis une Marie, en Toinette. Est-ce une raison, ô vous qui écrivez en rouge, de la même nuance que  celui qui giclait des guillotines d'antan, pour venir chez moi, et me couper la tête ? 

 

 

 

(et les photos sont de Clopin, au fait. J'attends de voir les vôtres ?) 

 

 

PS : ah oui, le bateau... c'était notre ancienne girouette, remplacée par celle de la photo que vous pouvez voir en haut à droite. Comme nous l'aimons beaucoup, nous la plantons dans notre jardin, puisque, voltairien dans l'âme, Clopin est persuadé qu'il faut cultiver ce dernier.

 


 

 

 

 

 

 

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 19:12

IL faut donc sauver le soldat Paul Edel de la mélancolie, et faire oublier à Dexter les fâcheuses impressions ressenties à la lecture de nos échanges. De plus, je voudrais bien convaincre Paul que la Vie Parisienne ne m'attire pas tant que cela, j'en ai même un peu peur, enfin elle me fait le même effet que le collant suspendu au plafond qui attire les mouches, l'été. Brrr, malgré la chaleur ! 

 

Comme nous sommes au printemps, je ne vois qu'une solution. Faire participer mes fidèles visiteurs aux semailles adoucies de cet avril. 

 

Il faut savoir que le jardin potager, à Beaubec, ou la serre, ne sont pas éloignés de la maison, contrairement à l'habitude :  souvent,  les propriétaires des petites maisons les planquent derrière une haie ou à l'écart, pour laisser devant leur porte les jardins d'agréments, les rosiers, les iris et les pelouses rases...

 

Mais pas à Beaubec. Dès le départ, Clopin a planté le jardin  pile poil au beau milieu du chemin, juste devant l'habitation - et ce n'était pas un hasard. J'ai l'habitude de dire que ce potager n'est pas simplement un jardin de légumes... C'est en fait une déclaration, aussi sérieuse que les pancartes qui avertissaient l'étranger, dans les villes des westerns, qu'ici les armes à feu étaient autorisées...

 

Eh oui. Clopin déclare qu'ici, sur ses terres, les productions matérielles, ménagères et potagères auront la place d'honneur. Que l'asticot fouisseur de terreau vaut bien la rose, et que les semis, s'ils sont un petit pot pour lui, sont de grands bonds nourriciers pour l'humanité...

 

 

 

Sur la première photo, prise de l'intérieur de la serre, on aperçoit d'ailleurs le terrible gardien des lieux sacrés : notre chien, tous crocs dehors, tenant en respect l'étranger indésirable.  (bien entendu, en vrai, Ti'Punch gémit de plaisir pendant que M. D., le voisin, lui gratouille le bide en lui sussurant : "c't'un bon chien, ça, pôv'tiite bête...)

 

 

 

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mais le jardin de Clopin, c'est aussi ça :

 

 

 

 

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et ça (une déclaration, vous dis-je !) :

 

 


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Bon, il faut dire que le printemps en met un coup un peu partout autour de la maison, alors je vous envoie un petit florilège germinalier ! 

 

 

 

 

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(vous admettrez que je fais tout ce que je peux pour vous sortir du marigot parisien !)

 

 

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