Je voudrais revenir sur les commentaires acerbes d'hier (entre JC, Linaigrette et moi-même) d'hier, que j'aurais du modérer et que j'ai pourtant pubiés, tout en le regrettant : comme me l'a rappelé Linaigrette hier, j'ai un "sens de la répartie" dirons-nous, qui peut, je le sais, correspondre à une bonne morsure, comme celle d'un chien pas trop aimable et légèrement éructant.
Le problème est de savoir si ce chien mordeur, que j'abrite en moi comme chacun d'entre nous, réagissait à une agression délibérée, une tentative de caresse ou une simple maladresse.
Car bien entendu, je ne réagis que blessée. Le problème, c'est évidemment l'intention. Quand celui qui vous blesse n'en avait pas vraiment l'intention, mais croyait juste vous balancer une vanne "complice", ou une remarque banale, ou un clin d'oeil, et que "vous le prenez mal", le ouèbe accentue toujours le malaise, comme un crayon gras peut durcir le bord d'une paupière.
Car si chacun d'entre nous possède, dans son écurie mentale, des "grands chevaux" trop vite enfourchés, pour un simple mot de travers, le ouèbe est toujours un miroir grossissant. Les lectures s'y font en diagonale, et surtout l'on ne dispose pas de tous les signes non-dits, présents dans les conversations réelles - un sourire, un clin d'oeil, un regard, la position d'un corps ou d'une main, la nonchalance d'une position ou la raideur d'une nuque, la battement nerveux de doigts sur une table ou le balancement des genoux sous une chaise.
Tant de signes qui permettent, en face à face, de décrypter l'intention cachée derrière une phrase, et que nous n'avons pas sur le net.
Nos communications virtuelles se font donc "à l'aveugle", nous ne disposons même pas de la finesse des antennes des escargots, qui leur permette de faire connaissance (et plus si affinités,et pourtant, un escargot, c'est par forcément très causant, n'est-ce pas).
Avec toute notre science des mots, nous restons, sur le ouèbe, des éléphants dans des magasins de porcelaine.
Je vous propose donc, vous tous dont j'aime tant les visites et qui sont le sel de mon expérience des blogs, d'adopter une "charte", élaborée par un écrivain de ma connaissance , et qui me semble à la fois être de bon sens, et permettre de ne pas monter les mayonnaises qui, même sans la présence de nos amis les trolls, étouffent un blog...
voici donc cette CHARTE DES COMMENTAIRES, que je vous propose d'adopter TOUS ICI, y compris moi-même n'est ce pas :
Par ailleurs, ce blog est un blog d’auteur. Cela veut dire qu’en-dehors de la rigolade, des considérations outrageusement nombrilistes indigènes à tout blog, il s’y trouve également des opinions et des humeurs, plus ou moins énervées. Un billet d’humeur ne se fait pas sans une thèse forte et, parfois, un soupçon de mauvaise foi et d’humour noir. Vous avez tout loisir de disconvenir de la thèse en respectant les règles ci-dessus. En revanche, c’est mon bar et je le tiens comme je l’entends. Ce n’est pas une démocratie."
Bon, je fais miennes ces sages paroles... En y ajoutant que plutôt qu'un "bar", je vois Clopineries comme un jardin, un peu labyrinthique parfois, où l'on s'égare sur des chemins un peu philosophiques ou littéraires, mais où j'espère bien qu'on respire parfois le parfum des fleurs (et les "narcisses" peuvent y être de toute beauté, mais oui, mais oui)...
Alors, les gars, les filles, on tope là ?