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29 août 2013 4 29 /08 /août /2013 14:10

J'y ai pensé tout à l 'heure, à la piscine. J'avais atteint cet automatisme de la nage qui permet à l'esprit de vagabonder, bien loin de son corps d'origine. Et je repensais à ma lecture du moment, cette "Vie" d'Elia Kazan qui m'emplit de sentiments mélangés. Admiration pour l'auteur d'America America et de l'Arrangement, of course. Intérêt pour l'industrie cinématographique des grands studios hollywoodiens - comment nier leur efficacité ? Et puis, quelqu'un qui a eu l'intelligence de recruter Brando pour jouer le violeur de Blanche Dubois est assez incontournable... Mais, mais, mais...

 

J'en prends ce blog à témoin. J'en suis, dans le récit autobiographique de Kazan, au moment que je pourrais qualifier de "porte du Sofitel", en référence à  DSK. A savoir un homme au somment de sa puissance et de sa célébrité, conscient de lui-même et de ses forces créatrices, et qui va commettre LE geste qui compromet sa vie, sa réputation, son art. A savoir, non violer une femme de chambre, mais dénoncer à la commission Mac Carthy ses anciens copains du parti communiste américain. Et bien, je le dis tout net : si, dans les pages que je m'en vais dévorer de suite, Kazan OSE impliquer sa femme, Molly, comme justification de ce Sarajevo, je lui retire aussi sec mon admiration, mon intérêt et mon respect. Déjà qu'il ne permettait plus à la malheureuse de passer sous les portes (avec, comme justificatif, qu'il est normal qu'un metteur en scène se tape les actrices qu'il emploie, car la relation qui les unit repose sur le désir. Ben voyons.) !

 

Bon, je lui reconnais le charme d'une sorte de candeur roublarde (anatolienne ?), qui m'attache à ce foisonnant récit depuis deux jours déjà. Mais je jure solennellement de ne pas me laisser prendre pour une alouette, qu'on plumerait, par cet Elia Kazan...

 

Je n'avais pas plus tôt fait ce serment que la nageuse d'à côté m'a éclaboussée en plongeant - je suis donc revenue à l'eau bleue, aux losanges clairs dansant sur les petits carreaux, à l'eau qui m'enveloppait, au plaisir d'écarter les doigts pour mieux sentir glisser la vague provoquée par ma vigoureuse brasse, bref, j'ai réintégré ma chair sensitive.

 

Mais je n'ai pas oublié.

A nous deux, Kazan !

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