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11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 11:30

Quand on estime quelqu'un, qu'on fréquente journellement son blogue, qu'on profite de son savoir, qu'on élargit son horizon grâce à lui, forcément, quelque chose de l'ordre de la reconnaissance s'établit.

 

C'est ce qui m'arrive avec Pierre Assouline, et ce, depuis 2008... Je l'appelle souvent, histoire d'être un petit peu originale, "mon hôte", et j'ai lu beaucoup de ses ouvrages, qui sont de toute sorte.

 

Les plus pointus, à mon sens, sont ses biographies : non seulement, ce qui est bien le moins, elles sont complètes, documentées, érudites même, mais encore on sent l'influence du sujet sur son biographe, cette drôle de symbiose qui s'opère. Et je mettrai ma main à couper que si Pierre Assouline décrypte le plus souvent des passés sujets à caution, des personnalités marquées à droite, ou pleines d'ombres, c'est pour mieux interroger notre présent.

 

Par contre, j'étais bien moins emballée par les romans de mon hôte. Tout aussi documentés que ses biographies, ils manquaient pourtant, non d'une langue littéraire, mais d'une sorte d'implication personnelle. Je crois très sincèrement que pour réussir un personnage, il faut d'abord qu'il existe en nous, par nous en quelque sorte.

 

Et puis voilà que Pierre Assouline, dans son dernier roman (qui parcourt encore une fois la période qui ne cesse d'absorber mon hôte), s'abrite dans un personnage pour une fois vraiment "incarné" : un maître d'hôtel façon Dontown Abbey. Un gardien d'un ordre aristocratique tellement séculaire que le nazisme en devient une simple péripétie, moins importante que la manière d'enlever les miettes d'une nappe...

 

Et cela fonctionne. Et j'en suis fort contente, et pour mon hôte, et pour la lectrice que je suis !  Il y a, dans la rigidité désespérée de Julius, dans sa culture aussi (c'est un virtuose caché), comme le dérisoire d'un salut impossible : non, malgré les siècles des Hollenzollern, l'Allemagne ne pourra être sauvée. Le drapeau français du gouvernement de Vichy en exil (précédant une chute inévitable) a beau flotter comme un rideau de théâtre sur les bouffonneries françaises, Julius a beau se dresser comme un rempart contre l'absurdité meurtrière du monde, il lui faudra payer sa lucidité et sa prise de parti antifasciste...

 

Bon, je ne vous en dis pas plus, ça s'appelle SIGMARINGEN, ça ressemble à du Pierre Assouline tout craché mais justement : c'en est, et du meilleur.

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