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12 mai 2012 6 12 /05 /mai /2012 10:14

Hier matin, alors qu'on ne savait pas encore que Mélenchon allait se présenter face à Le Pen à Hénin-Beaumont, ce commentaire d'un journaliste politique (dont je n'ai malheureusement pas retenu le nom) : "Ce serait une erreur stratégique, car l'image de M. Mélencon souffre de ses débordements langagiers et de la violence qu'il insuffle à ses discours. Cette image se caricaturerait encore un peu plus devant une Le Pen qui, dans son fief, ne craint pas grand-chose"...

 

Ce que je peux ne pas être d'accord ! 

 

Ce matin, chez Finckie, Mona Ozouf parlant de Madame de Staël, du féminisme et de ce qu'elle appelle la "substiution du sexe par le genre" (qui serait la conséquence du consumériste hédoniste résultant de 68, à savoir que la contrainte du sexe étant insupportable, par commodité et laisser-aller, on préfère parler de "genre" qui lui, est réversible...), semble ouvrir des débats et des pistes de discussion intéressantes, mais hélas les referme aussitôt à force d'affirmations, d'opinions, et surtout d'une absence de prise de conscience de sa propre place dans la société, qui empêchera quiconque d'aller débattre avec la Dame sans être d'accord avec elle (et il fallait entendre Finkcie se pourlécher à l'idée d'obtenir l'assentiment d'Ozouf sur des proposition telles que "conserver la société en l'état", et autres conservatismes réactionnaire parés de plumes dans le cul). Pourtant, j'aimerais tant reprendre un par un les prédicats de la dame, et en discuter avec elle : son opinion, par exemple, tirée des réflexions de Mme de Staël sur la non-adhérence des femmes au mouvement révolutionnaire de 1789 (et ceci mériterait déjà d'être nuancé, car si effectivement les femmes n'admettaient guère les attaques contre la religion catholique, certaines d'entre elles maniaient les aiguilles à tricoter et d'autres, telle Olympe de Gouge, montaient à l'échafaud...) : "elles n'étaient pas d'accord contre les délations voulues par Robespierre pendant la terreur,  car elles considéraient que ces délations intervenaient dans l'ordre du privé où elles plaçaient leurs fils et leurs amants..."


Ce que je peux ne pas être d'accord non plus !!!! 

 

D'abord, sur la défense de la religion par les femmes du 19è siècle, qui est sans doute réelle, je ne le conteste pas.  Mais plutôt qu'une lutte contre les dérives de la terreur, ne peut-on y voir, simplement, une défense des intérêts les plus courants des femmes . Quand n'existait pas la contraception, quand le progrès technique ne permettait pas de substituer à la force physique animale la mécanisation, quand le viol n'était pas sanctionné, la condition de la femme ne trouvait quelques adoucissements, et quelque protection, que dans les dogmes qui assignaient aux hommes d'épouser les femmes, qui leur donnaient des devoirs envers elles, en échange de la conservation de l'espèce et de son patrimoine (les enfants légitimes étant privilégiés de toute la force du droit contre les enfants naturels). Oh, la religion n'était certes pas la panacée, et comportait elle aussi un certain nombre, et non des moindres, d'oppressions : mais enfin, c'était quand même le seul droit moral que les femmes pouvaient utiliser pour tenter de se garantir. Les revendications féministes de la révolution ayant été tuées dans l'oeuf, c'est-à-dire précisément la gorge coupée de celles qui les proféraient, que restaiil aux femmes pour améliorer leur condition et échapper au côté "gibier", sinon les commandements de l'église ??? 

 

Plus grave : quand Mona Ozouf conteste le "tout est politique", et veut à tout prix dresser une sphère privée (qui serait bien entendu celle des femmes) contre une sphère publique (elle consent néanmoins à ce que les femmes ait accès à cette sphère publique, et nous dit même que c'est là une caractéristique française qui a amené la richesse de notre littérature et la douceur des rapports entre les sexes, elle devrait en parler à la famille de Marie Trintignant, tiens, de la douceur des rapports entre les sexes en France, bref), là ce n'est plus une approximation qu'elle articule, mais carrément un contresens de classe. Je veux bien, quand on est débarrassé des corvées domestiques, qu'on puisse aisément enjamber ce qu'il y a de politique dans la sphère du privé. Mais quand il faut résoudre quelques petites équations du genre travail-enfant-et qui va faire la vaisselle, ça devient bizarrement fortement politique, le privé... Avec quelques jolies petites questions à la clé, du genre nombre de crèches, égalité des salaires et des carrières, nombre d'heures de travail domestique non rémunéré et tutti quanti. J'aimerais bien que Mona Ozouf se penche (même si cela la force à s'occuper de basses besognes) sur le côté "non-politique" de ces questions-là... Car c'est précisément tout le contraire. 

 

Bon,  je me radoucis quand Ozouf rappelle l'opinion de Balzac qui dit que la littérature n'apparaît que là où les femmes participent à la vie de la cité. Les cultures où les femmes sont cloitrées ne connaissent pas le roman, tout juste les contes et récits merveilleux. Là je suis d'accord, pour une fois... Mais Ozouf continue en disant qu'il est donc absurde de voir une "haine des femmes"qu'on pourrait  décrypter dans la littérature. Certes, je n'emploierai pas, moi, le terme de 'haine des femmes" qui serait cachée trop en évidence pour qu'on puisse la repérer (comme la lettre volée d'Edgar Poe) - justement parce que la haine est quelque chose qu'on peut conscientiser, alors que les sentiments des hommes pour les femmes sont bien trop complexes pour apparaître ainsi à la surface. Mais je dirais simplement à Madame Ozouf que de tous temps, la littérature rend compte de son temps : ce qui transparaît dans la nôtre, c'est bien l'oppression que les femmes subissent. Les écrivains hommes ont beau recouvrir le tout de l'amour courtois, par exemple, tout témoigne de cette oppression, tout "en rend compte" dans notre littérature. Les lectrices d'aujourd'hui ont donc le droit de relever ce qui saute aux yeux (comme il saute aux yeux que Tintin parcoure un globe où les femmes sont carrément gommées, et réduites au nombre de 2 : Castafiore et Irma. Ce n'est pas de la "haine", c'est carrément le stade ultime de l'oppression...)

 

Mais je repars tout aussitôt en pétard quand Ozouf nosu ressert une fois de plus le plat antiféministe, comme quoi, en revendiquant l'égalité, ce dernier cherche à indifférencier les sexes et à gommer les spéficités de la "féminité". Elle dresse une fois de plus le portrait éculé de la féministe mal baisée, refusant de prendre soin de son apparence, incapable de goûter les joies subtiles des jeux de séduction et rompant la courtoisie légendaire des rapports français... cette caricature est tellement nauséabonde, elle correspond si peu à la réalité et surtout elle est tellement commode pour, mollement, préférer  jouer le jeu de notre société qui étale sur tous nos murs les corps féminins objectivés jusqu'à la nausée, plutôt qu'honnêtement constater qu'il y a des combats à mener... Non, ce n'est pas parce qu'une féministe se bat contre l'objectivation du corps qu'elle refuse d'en voir la douceur, ou qu'elle le "virilise". Non, la féminité ne se mesure pas au poids des crèmes de beauté et du noir du mascara. Oui, on peut revendiquer une sexualité égalitaire, débarrassée des artifices nauséabonds de jeux de séduction trop appuyés, et préférer la camaraderie sexuelle de partenaires cherchant librement le plaisir, ailleurs que dans la fausse courtoisie qui  masque trop souvent le découpage, par les hommes, de la société en deux : les épouses avec leurs enfants légitimes, et les putes qu'on méprise, ce ne sont que "du matériel". OUI STRAUSS KHAN N'EST QU'UN PERVERS FOIREUX, et rien ne justifie les agressions qu'il a commises. 

 

Pas d'accord, je vous dis. Mais pourquoi France Cul invite-t-il toujours les Mona Ozouf (que je respecte par ailleurs, comme une Elisabeth Badinter, ce sont de grandes intellectuelles c'est un fait, mais...) et jamais les Isabelle Alonso ? 

 

Et pour revenir à Mélenchon : bon sang, le journaliste parlait de lui comme un communicant parle du "plan de carrière" de son patron. Alors qu'il faut ABSOLUMENT un Mélenchon face à Le Pen. Qu'il gagne ou perde, il ne faut pas laisser le champ de la parole comme arme à une Le Pen. Et il n'y a guère que Mélenchon qui fasse le poids contre elle...

 

France cul, parfois, tu as vraiment tout faux...

 

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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 08:09

Aujourd'hui, nettoyage et évacuation. Nous aurions dû le faire depuis allez, au moins cinq ans déjà, mais nous n'avons pas su, à l'époque, empêcher la saleté d'entrer. 

Mais aujourd'hui, ah, aujourd'hui, jour de la Sainte Prudence, nous devrions tous être incités à prendre toutes nos précautions, de confortables précautions, pour ne plus être emmerdés comme nous l'avons été. 

Pour plus de sûreté, donc, non seulement du balai, ouste, mais encore de l'aspirateur, voire carrément un bon coup de bull par là-dessus. 

Une fois ceci fait, on pourra passer à autre chose, qui ne sera pas forcément de la tarte, ni exempt de danger, mais au moins aujourd'hui, respirons un bon coup, ouvrons la porte et hop ! DEHORS ! 

 


PS : les adeptes de la "pure coïncidence" seront ravis de se souvenir des premiers vers de "On the road again" de Lavilliers. Again ? again.  

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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 07:40

Les copains de l'A.R.B.R.E. s'interrogent eux aussi  sur les faramineux scores du front national dans notre belle campagne, votes qui nous gâchent un peu le paysage et les si jolis contrastes de couleur entre le jaune colza, le doré des pissenlits et le vert vigoureux de nos herbages azotés : le tout est hélas quelque peu gangrené par le brun merdeux qui règne dans la tête de ses habitants.... Ils en appellent à Hervé Le Bras qui, pour le nord et l'est, superpose quelques cartes géographiques : y apparait comme un lien entre la situation géographique et surtout les modes de communication entre les groupes sociaux, et le vote FN. Pour résumer, (encore que ce soit difficile et réducteur, mais...) " On ne vote pas en fonction de son métier ou de la sécurité de son emploi, mais parce qu'on est en contact avec des personnes de tel ou tel type. » 

 

Et plus on est en contact avec d'autres ethnies, d'autres cultures (comme dans les agglomérations, où le brassage est bien entendu facilité par rapport aux campagnes), moins on a peur d'elles, et moins on est perméable à la réthorique identitaire du Front Haine. 

A mon humble avis, ce n'est qu'une partie de l'explication. Certes, le repli sur soi, et en ce qui concerne le Pays de Bray, le repli derrière nos haies qui n'ont qu'une lettre de retard sur nos haiNes, doit augmenter la xénophobie, les peurs diffuses, et la nostalgie de la France de Papa. Mais pas que. Ce bouquet de serpents qui s'agite sur la tête des brayons provient aussi de leur haine d'eux-mêmes. Ce n'est plus labourage et pâturage, mais Subventions de la Pac et emprunts du crédit agricole qui font vivre le monde paysan. Avec un métier qui produit de la merde et pollue l'eau, et un mode de vie aussi con, voire plus car plus isolé, que le boulot le plus con du prolo de base... Rest la chasse du dimanche, et la messe, pour se retrouver un peu. C'est maigre.  L'aigreur vient de là, du désespoir diffus. Et de la laideur du tout. 

 

C'est la diffusion de ce désespoir, le long, je le veux bien, des couloirs de communication et des modes de rencontre, qui envahit les têtes de nos ploucs. Et puis la parole de la Le Pen, que "l'on comprend, elle, au moins", qui "parle de ce qui nous touche", bref, la démagogie populiste qui tend aux faibles un miroir flatteur. "Je mets des mots simples sur tes peurs diffuses" : "tu vois, tu as quelqu'un qui te ressemble et qui n'hésite pas à dire tout haut ce qui te fait honte tout bas". 

 

Je voudrais bien avoir une carte qui superposerait les chiffres de  l'agricuture biologique, des réseaux de diffusion genre AMAP ou coopératives bio, de l'implantation de la confédération paysanne par rapport à la FNSEA, ET les endroits où l'on vote le plus faiblement pour le FN dans nos belles campagnes...  Ca ne me surprendrait pas qu'il y ait là comme un rapport. 

 


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17 avril 2012 2 17 /04 /avril /2012 17:17

J'ai reçu le récit de cette anecdote :

Un élève réécrit une page de Wilipédia pour ne pas être accusé de "pompage" : 

 

Début 2008, un élève s'est amusé à saboter le contenu de la page Wikipédia consacrée au livre Le Meilleur des mondes, d'Aldous Huxley. Son mobile ? il avait intégralement repompé la page pour un devoir de français et ne voulait pas que sa prof s'en aperçoive. L'histoire a été retrouvée par un compte Delicious et twittéepar Alexandre Léchenet (accessoirement journaliste au Monde.fr).

 

 

 

Un contributeur remarque la supercherie quelques jours plus tard, la révoque et signifie au saboteur : "Avant de changer complètement un article, il serait pertinent que vous en discutiez en page de discussion".

S'engage alors une discussion surréaliste entre les deux protagonistes :

"- En fait je voulais juste changer le resumé pendant une semaine parque j'ai rendu un devoir à ma prof de français et j'ai beaucoup pompé. Je l'aurais remis d'ici une semaine, c'est tout... (ma prof de français a internet et connaît wiki :( )

- Si je comprend bien, vous avez vandalisé un article de l'encyclopédie libre pour vous couvrir afin que votre professeur de français ne découvre pas que vous avez copié-coller de manière intégrale plusieurs passages de l'article [le meilleur des mondes] dans un devoir ?

- L'article 'Le meilleur des mondes' a été visité 15 000 fois en mars 2008, ce qui fait 3 500 visiteurs par semaine. Etes-vous en train de me dire que vous auriez fait en sorte que 3 500 personnes aient accès à une version amoindrie d'un article parce que VOUS deviez couvrir votre derrière pour un devoir de français ? Si je comprend bien (j'espère que je comprend mal), c'est l'une des plus belle ruse que j'ai vues, mais ça fait également parti du top 10 des actes égoïstes que j'ai vus dans ma vie..."

 

A première vue, j'ai pensé que cette anecdote révélat quelque chose de nouveau sur notre monde : l'égoïsme forcené de quelques uns, le recours à la fraude comme étant presque valorisé ("l'une des plus belles ruses"), voire le côté inutile de la chose lui conférant une sorte d'absurde cynisme. L'élève qui a pris le soin de saboter la page d'Huxley aurait vraisemblablement passé le même temps à rédiger avec ses mots à lui ce qu'il venait d'apprendre...

 

Mais en y réfléchissant d'un peu plus près, il n'y a là absolument rien de nouveau sous le soleil. Je suis assez vieille pour avoir connu les cabines téléphoniques à pièces, avec leurs annuaires accrochés dedans et mis à la disposition du public. Combien d'usagers ont arraché la page qui les intéressait, se souciant fort peu de savoir si, sur cette même page, des numéros de service public figuraient ?  


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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 10:46

Billet polémique, chez Assouline, sur "l'axe Mélénchon-Victor Hugo". On croirait presque lire "l'axe du mal"... Inutile de vous dire ce que j'en pense, hein. 

 

Z'avez qu'à cliquer sur la République des livres. 

 


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6 avril 2012 5 06 /04 /avril /2012 08:48

(et au fait, tout est-il vraiment prévu ?)

 

Ce matin-là, Benjamin Cauchard sortit de son joli petit pavillon, contourna la haie de thuyas qui le séparait du joli petit pavillon de son identique voisin, ouvrit bruyamment la porte coulissante de son garage et sortit la voiture diesel et néanmoins allemande qu'il avait achetée à crédit 48 mois auparavant. 

 

Il partait au boulot.

 

Benjamin Cauchard était un natif du coin, et son avenir professionnel avait été tout tracé, dès le départ. Il ne pouvait être marin pêcheur comme son grand'père, et ne voulait pas être docker comme son père. De toute façon, dans son lycée technique, les filières qui lui avaient été proposées étaient toutes destinées à alimenter les ressources humaines de son employeur, le seul de la région. Par égard pour le passé de sa famille, Cauchard était syndiqué, et votait à gauche. Pour le reste, il avait à peine eu conscience d'être formaté, c'était donc une forme de prédestination au bonheur qui lui avait été fournie, en même temps que son diplôme. Et puis, on avait vraiment besoin de lui au boulot : c'était une satisfaction, même si du coup, il ne pouvait faire grève. IL était en fait assez content de lui.  

 

Sauf que là il avait besoin d'essence, pour aller au boulot, justement. 

 

Manque de chance : depuis les élections présidentielles, qui avaient mal tourné dans son pays, le climat était particulièrement explosif, et les dernières mesures annoncées (obligation pour les salariés malades de consulter deux médecins différents, de sensiblités politiques opposées, et de déposer un prévis d'absence pour congé maladie  48 heures à l'avance) n'avaient pas amélioré le modèle. Les  infos ne parlaient pas encore de grève générale, mais on sentait le pays au bord de l'explosion.

 

D'ailleurs, les pompes étaient fermées. 

 

Qu'à cela ne tienne, pensa Benjamin Cauchard. Il n'y avait pas que les dix supermarchés qui environnaient sa petite ville, que diable ! Il trouverait bien une station service à l'ancienne, tiens, celle sur la route de Rouen, là, pas l'autoroute mais l'autre... Non, celle-là était aussi fermée. Benjamin commença à s'inquiéter, et, tandis que la petite pompe rouge clignotait de plus en plus clairement sur le tableau de bord, il alluma la radio, ce qu'il n'aimait pas faire d'ordinaire. ON était toujours trop vite averti des mauvaises nouvelles.... C'était bien ce qu'il pensait : le pays était bloqué, les raffineries fermées, le gouvernement en conférence avec l'état-major militaire pour parer au plus pressé, et toutes les routes de quelque importance étaient bloquées par les syndicats de chauffeurs routiers (qui n'avaient pas apprécié  qu'on ramenât leur rémunération au niveau des salaires les plus faibles de la Grèce, tel que l'avait prescrit la dernière circulaire ultra-libérale de l'Europe). 

 

Benjamin Cauchard n'avait plus qu'une solution : appeler son travail, expliquer, prévenir et se faire remplacer. IL n'allait quand même pas faire les 42 kilomètres qui le séparaient de l'usine à pied. Il se gara donc sagement sur le bord de la route (de toute façon, plus personne ne roulait) sortit son téléphone et se mit en devoir d'appeler. 

 

Mais personne ne répondit. 

 

Benjamin Cauchard, qui n'était pas du genre à s'énerver, se sentit cependant un peu angoissé. Normalement, son usine requérait une présence constante, obligatoire, essentielle et prioritaire. Des protocoles étaient affichés partout, pour expliquer les conduites à tenir dans tous les cas possibles. C'était bien indiqué ainsi : TOUS  les cas possibles. Tremblements de terre et tsunamis inclus. 

 

Mais en cas de grève générale ? Benjamin tentait de se souvenir de ce qu'il fallait faire, en cas de blocage du pays. Oh, c'était bien indiqué sur les protocoles... Mais encore fallait-il être devant pour les lire.... Et comment faisait-on, si on ne pouvait arriver sur son lieu de travail ? Le mieux était de rentrer chez soi, et d'attendre des instructions. De toute manière, c'était l'armée qui allait prendre en main les opérations. Benjamin n'avait donc pas à s'en faire... Sauf qu'un petit malaise allait grandissant chez lui. Les militaires allaient-ils savoir regarder de près le petit tuyau du secteur 456 B, ce tuyau qu'il s'était promis de surveiller ce jour-là, et qui était planqué derrière la vanne triphasée du réservoir de refroidissement, et fort peu accessible ? Bah, il n'y avait sûrement pas de souci à se faire, pensa-t-il. IL n'était guère, là-bas, qu'une sorte de plombier, pas du tout nécessaire à la formidable organisation qu'une usine comme la sienne impliquait.

 

 Mais pourtant...

Pendant que Benjamin Cauchard, technicien de maintenance à la centrale nucléaire de Penly, de Paluel, de La Hague ou d'ailleurs, rentrait piteusement chez lui, contournait la haie de thuyas, pénétrait dans son salon conforama et allumait la télé, une toute petite fuite se produisait sur  le petit  tuyau du secteur 456 B d de la centrale. Une toute petite fuite, que Benjamin Cauchard, ou n'importe lequel de ses collègues, aurait pu facilement maîtriser. Sauf que ses concitoyens, avec le même aveuglement qui les avait poussés à accepter de continuer le programme nucléaire français, avaient également voté pour le candidat qui allait mettre le feu aux poudres sociales, ce qui empêchait maintenant Benjamin Cauchard et ses autres collègues, tout bonnement, d'aller fermer les robinets du secteur 456 B. Et ce fut ainsi que la panne arriva. 


La toute petite panne... 

 

 

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3 avril 2012 2 03 /04 /avril /2012 11:44

 

Dans le pays de Bray humide... 

 

(bon, à part ça et tout bien réfléchi, je sais pourquoi je vais voter Mélenchon. C'est parce que ce type, qui a de fort mauvaises fréquentations, est en colère. Et que j'ai exactement les mêmes colères que lui. C'est un peu court, jeune fille ? Ben, c'est déjà ça.)

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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 10:30

Suis-je la seule à trouver la défense de Monsieur Dominique Straus-Khan, dans l'affaire dite "du Carlton", particulièrement... inefficace ? 

 

Parce qu'enfin, si ça ne s'appelle pas jouer au con, quel nom ce genre de tour de passe-passe mérite-t-il ?

 

Voici un des puissants de la Terre. Le Patron du FM, autrement dit  le Fonds Monétaire International. Un organisme qui contrôle le commerce universel. Qui s'occupe exclusivement de POGNON. De marchés. D'échanges financiers. Son Directeur n'ignore rien du poids respectif du dollar et de l'euro, du cours du cacao et des soubresauts de la finance mondiale...

Ce Directeur est un chien de chasse du pognon. Du commerce. Il anticipe, soupèse, sa main contient toutes les monnaies, il sait exactement le prix des choses, depuis le cours du  bouton de culotte jusqu' au prix de la vie humaine, suivant qu'elle s'estime sous l'uniforme d'un G.I ou sous les haillons d'un paysan du Sahel. 

Et l'on voudrait nous faire croire que cet expert des relations commerciales ne sait pas reconnaître une prostituée, quand il en voit une ? Qu'il n'est pas au courant que le sexe tarifé est, à l'égal hélas des autres commerces, une activité lucrative ?

 

Ou alors il faudrait alors croire, angéliquement, que lorsqu'on lui propose une partie de poker dans un casino,  DSK croit jouer au monopoly dans un salon de thé.

Peut-on vraiment le considérer comme un expert ? L'inviter sur un campus ? Lui confier des responsabilités financières ?


Il joue au con...  

Mais il joue gros. Car il perd, soit son procès, soit sa crédibilité d'expert de la finance...

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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 10:13

Ah ! Les pauvres humanistes, dont je suis, vont bien souffrir ces prochains jours. Entre les vociférations de Le Pen (je vous l'avais bien dit, Sarkozy est trop mou, les hordes musulmanes vont déferler, nous sommes en guerre...), les félicitations à Guéant (!), le renforcement des convictions d'Israël (allez, zou, allons attaquer l'Iran !! ), l'homme-de-la-rue prêt à tous les amalgames, les communautaristes de tout poil qui vont sauter sur l'occasion, et Sarkozy qui va évidemment tenter de tirer parti de tout cela, sans compter Al-Quaïda qui risque de soutenir le fou meurtrier, et tout ceci pressé, détourné, alimentant encore les pires fermentations - non, les braises que l'on attise n'ont pas fini de nous brûler. Boljemoï. 

 

Monsieur Hollande, vous avez intérêt à être pertinent... Et à ne pas trahir le mot de "fraternité" qui subsiste encore (mais pour combien de temps ?) aux frontons de nos bâtiments publics. 

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 07:47

 IL ne peut qu'être fou. Déséquilibré grave. Un pauvre malade empli de meurtre comme d'autres de toxiques.  Un fou à lier. Un fou alien. 

 Peut-être est-ce aussi l'oeuvre de l'équinoxe ? L'inclinaison de la planète, la force des marées, le rugissement des affects meurtriers,  dévorant, façon Hokusaï, les minuscules raisons humaines ? Thanatos triomphant ? 

Oui, on peut regarder la mort de ces enfants, nos enfants, de ces militaires, comme un fait divers, et non un fait disert, qui ne nous dit rien sur nous, que nous repoussons dans l'anormalité, de peur...

De peur d'apercevoir, dans le miroir ensanglanté que ce  fou furieux nous tend, comme la résurgence de ce nous avons fait de pire, collectivement, quand nous avons enfanté la bête immonde... 

Et la responsabilité de ceux qui nous gouvernent, avec leurs peurs sans cesse agitées, avec leurs relents racistes et xénophobes, avec les abîmes dont ils jouent comme au bilboquet, est ici engagée, à mon sens. Les Fous ne sont-ils pas, aux échecs, les plus proches des Rois ? 

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