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17 novembre 2013 7 17 /11 /novembre /2013 16:53

Il me semble, sans y avoir jamais vécu, connaître Argentan : transposez cette petite ville de l'Orne à l'Eure, et vous aurez Bernay... Dans les sentiments complexes qui me rattachent à ma ville natale, il y a d'abord le souvenir d'une pesanteur,  d'une  lenteur, d'une  pusillanimité qui écrasaient les toits , et les âmes. J'y suis retournée il y a peu,  d'abord pour y rencontrer François Bon, puis entraînée par un ami qui m'a fait rencontrer LE militant associatif-d'extrême-gauche de l''endroit. Un brave garçon ?

La ville a changé, en mieux. Mais les esprits sont ainsi faits que les préjugés, la peur de l'autre et du qu'en dira-t-on, la tendance à l'immobilisme et à la réaction, doivent y perdurer, tout comme à Argentan, si l'on en croit Michel Onfray.

 

Il livre, dans une interview donnée à Rue89, les raisons de son départ. En gros, lassitude devant les combats à mener pour les choses les plus simples, non reconnaissance des bons services accomplis et mort de son épouse. On sent le type qui a envie de changer d'air, et qu'il ne faudrait pas pousser beaucoup pour qu'il en dise plus long.

 

Mais ce qui m'a intéressée, c'est la réaction de l'Argentonnais lambda qui lui répond. Un vrai poème, cette réponse. Alambiquée, sournoise, langue de bois dissimulée sous un "témoignage" pseudo sincère : du grand art de la pesanteur... L'auteur, en gros, n'a qu'un reproche à faire au Grand Homme : c'est d'oser dire qu'il n'aime pas les gens qui ont le pouvoir à Argentan. Mais évidemment, il ne peut pas avancer cela tout de go. Alors il ruse. Il oppose au philosophe le professeur du lycée, qui,  lui, n'est-ce pas, n'a pas donné d'interview lors de son départ en retraite (le fait que ce prof de philo soit un parfait inconnu n'entre pas en ligne de compte, ben tiens !) . Il sous-entend que pour aimer vraiment un endroit, il faut d'abord s'en enfuir (bon, là c'est ce que bibi j'ai fait pour Bernay, mais je ne crois cependant pas que ce soit une condition sine qua non, parce que moi ça ne m'a pas donné envie d'y revenir, ahaha). Il reprend la liste des évènements que la simple présence d'Onfray  a fait naître, mais en les minimisant : les artistes venus présenter leur spectacle ? Ca évitait simplement de prendre sa bagnole pour faire quarante kilomètres. La renommée du philosophe ? Juste un "plus" dans la conversation, et encore : l'auteur laisse entendre que pour le vulgum pecus, le nom d'Onfray est inconnu... L'université du goût, les jardins potagers ? Passés sous silence...Bref, si Onfray n'aime pas le pouvoir à Argentan, c'est qu'il n'aime pas Argentan, voilà, le tour est joué.

 

Ca m' a fait rigoler cette mauvaise foi. Rire un peu jaune, d'ailleurs, pour des motifs personnels. Bernay ressemble tant que cela à Argentan ? En tout cas, on comprend qu'Onfray, qui n'a plus rien à y faire, soit un peu aigri.

 

Ca m'a fait penser à Pialat et son "vous ne m'aimez pas ? Je ne vous aime pas non plus". A lire la réponse de l'argentonnais courageusement anonyme qui a pondu sa petite réponse du berger à la bergère, on comprend mieux Onfray : le Pialat de la philosophie !

 

PS : je viens de vérifier et je tiens à rectifier. L'anonyme n'en est pas un, il livre son nom. Parfaitement inconnu, du reste...

 

 allez, tiens, une musique rurale pour la peine :

 

 

 

 

 

 

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15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 09:48

Quand l'humble longère, sur la colline juste à côté de chez nous, avait été rachetée, nous nous étions réjouis : une ferme abandonnée , même une simple masure, c'est autant de mitage à prévoir, or celle-ci devait être réhabilitée, d'après le permis de construire...

Mais nous avions vite déchantés. Sans même prendre le temps de solliciter un permis de démolir, "d'un coup malencontreux de bulldozer", l'acquéreur a tout rasé pour construire une sorte d'immense bouse carrée et prétentieuse, qu'il n'a en plus jamais terminée (la fosse toutes eaux, superbe et énorme cubitainer en plastique jaune destiné normalement à être enfoui, a ainsi été exposée à nos yeux, sur la prairie devant la maison,  pendant quelques années...) 

 

Et Clopin était méfiant. Pas parce que l'acquéreur était horsain, parisien disait-on,  ou qu'il s'embarrassait si peu de la réglementation (parfois, en Corse, ce genre de comportement attire de sévères retours de bâton, disons de dynamite, mais en Bray, en Oise, pffttt... Va te faire  lanlaire...L'indifférence, le bon et sain égoïsme du "chacun chez soi", le mépris pour un environnement si souvent bradé, empêchent toute protestation...), mais parce que le bruit courait que le nouveau propriétaire "avait fait fortune dans le désamiantage". Et des camions venaient remblayer un long chemin, sur 80 centimètres de profondeur, aboutissant à un extravagant portail flanqué de superbes murets en parpaings gris, du plus bel effet et parfaitement inutiles... 

 

Perso, je trouvais que Clopin exagérait. Certes, le nouveau voisin avait visiblement des goûts qui ne dépassaient pas, donc, l'emplacement des toilettes dans sa demeure m'as-tu vu, mais fallait-il croire les rumeurs ? Ne pouvions-nous donc nous conduire autrement que le brayon de base,  au naturel  fort peu accueillant ? Le fils aîné de Clopin et moi-même avions même plaidé, je m'en souviens, pour un déplacement de courtoisie chez le nouvel arrivant, pourquoi ne pas l'inviter à venir prendre le café, histoire de faire connaissance ? 

 

Nul n'est prophète en son pays : hélas, c'est Clopin qui avait raison. Cela lui arrive souvent, depuis la bonne trentaine d'années où il a choisi de vivre ici. Au début, tous se foutaient de sa gueule quand il triait les déchets et prônait une agriculture biologique. Sa casquette de militant écolo vissée sur sa tête le désignait à l'ironie des petits potentats locaux, quand il luttait, avec la poignée de copains de l'A.R.B.R.E.,  contre l'implantation d'un circuit de formule 1, qu'il défendait pied à pied une certaine idée du monde, qu'il participait à tous les mouvements antinucléaires, qu'il déplorait l'usage du round-up, les champs de maïs et la disparition des abeilles... Maintenant que la plupart des idées si farfelues des écolos connaissent une certaine propagation, même en Bray n'est-ce pas, c'est quand même assez ironique - et désolant - que ce soit à sa  porte, à nos pieds, dans le ruisseau du bas qui coule le long de notre chemin, que la pluie a dû lessiver encore et encore les plaques amiantées que notre enfoiré de voisin a ramené des chantiers parisiens et enfouis dans son terrain, au mépris de sa propre santé et surtout de son environnement le plus immédiat.

 

Il paraît même qu'étant à court d'argent, l'enfoiré envisageait de lotir la colline en terrains à bâtir, du coup de superbes pavillons sam'suffit auraient germé tels des champignons vénéneux, et il aurait récupéré le  pognon nécessaire à l'achèvement de sa bouse, qui aurait rempli le rôle, en plus, de siège social de son entreprise pourrie. Faut qu'ça saigne : le sous-sol rempli de métaux lourds et dangereux, au-dessus la colline foutue et transformée en lotissement à chier mais profitable, ben tiens, y'a  pas à se gêner, la campagne on s'en fout pas vrai JC ? 

 

Même Clopin est resté soufflé devant ce mépris inconscient  : le remblai  que la noria de camions apportait là ne semblait certes pas être joli-joli, résidus de chantiers ou autres, mais de là à enfouir de l'amiante  ! Certes, il y avait de l'argent à la clé. Certes, ce n'est qu'un tout petit scandale, il s'en passe bien d'autres ailleurs. Certes, certes, certes... 

 

L'A.R.B.R.E. portera plainte, bien entendu, et des analyses seront exigées pour connaître l'étendue des dégâts (on pense aussi au plomb absorbé par l'eau du ru...) Mais en attendant... le petit ruisseau coule, et il fait les grandes rivières de la pollution criminelle. 

 

aa2-3207-1-jpg.jpeg

 

(aller enfouir de l'amiante et des tas d'autres saloperies là autour, vous conviendrez...)    

 

 

 

 

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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 15:35

 "Trois personnes sont soupçonnées d’avoir planifié et organisé l’enfouissement et le stockage clandestins de déchets dangereux composés d’amiante et de plomb. Le tout sur quatre sites : deux situés dans l’Oise, au Coudray-Saint-Germer et à Bouconvillers, un dans le Val-d’Oise, à Persan, et un en Seine-Maritime, à Beaubec-la-Rosière.

Tôles en fibrociment, plaques d’amiante ou encore colles amiantées… tous les déchets ou presque proviendraient de travaux de déconstruction, de curage et de démolition effectués en région parisienne."

 

(info extraite du Parisien de ce jour...)

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 11:37

Bien sûr, ce n'est qu'une pétition... Mais IL FAUT LA SIGNER, car nous vivons dans un état de droit; DE DROIT, et non d'incompréhensible "indulgence" !!!

 

vite, un peu d'air, là...

 

 

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13 octobre 2012 6 13 /10 /octobre /2012 18:40

 

Haut-le-coeur, en repensant à cette injonction de catéchumène : comme si les services d'aide aux suicidés n'étaient pas déjà surchargés ! 

 


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5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 12:39

(de la même manière, on ne lui roule la pelle que le 18 juin...) 

 

tagadatactique...

 

(bon, d'habitude, ce genre de "gag"... Mais celui-là, quand même...)

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 18:27
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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 14:12

Pour les banques, une affaire comme Kerviel, ça fait juste partie des frais divers. 

 

Bon, d'accord, j'arrête. 

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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 20:05

pourquoi y'a-t-il plus de faits divers en été ?

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 19:31

Monsieur Montebourg a bien entendu commis un regrettable lapsus. Je rectifie donc, et livre ici même la vraie citation :

 

"le nucléaire est un cimetière d'avenir"

 

(traduction du japonais, dialecte de la région de Fukushima...)

 

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