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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 16:20

J'avais préparé une surprise... Dame ! Ce n'est pas tous les jours qu'on entame une décennie, et fêter les soixante ans de Clopin le 11/11/11, ça avait une bonne gueule, comme ça, a priori.

 

Mais voilà, rien ne se passe jamais comme on l'attend, et la plus délicieuse des tartes au citron contient toujours un léger, oh, un soupçon n'est-ce pas, un zeste,  d'amertume. 

 

Je vous raconte ? 

 

Il faut d'abord savoir que, lors de l'entame de la dernière décennie clopinienne, j'avais loué carrément une salle des fêtes, commandé des substances chez les traiteurs, battu le rappel, bref, fêté dignement, et avec faste, la cinquantaine de Clopin. J'aurais pu, bien évidemment, faire du copié-collé cette fois-ci encore. Mais, outre que mes finances en ont pris un sacré coup dans les éconocroques cet été (le Québec, c'est pas donné), je n'avais pas forcément l'énergie nécessaire pour porter une soirée d'une centaine de personnes.

 

Mais je voulais quand même "marquer le coup"... Aussi, après avoir, en guise d'écran de fumée,  invité Clopin dans un bon restaurant la semaine précédente,  en comité très restreint,   j'ai proposé à son insu une soirée "Les Copains d'Abord" : ça tombait bien, le Grand Georges nous a quittés voilà trente ans, et puis le concept avait un côté bon enfant qui me plaisait. 

 

Il s'agissait d'éliminer de la soirée tout élément féminin ou enfantin, et de regrouper autour de Clopin une dizaine (seulement) de ses plus vieux et/ou plus fidèles potes. J'assurais l'essentiel (le gigot et le gâteau au chocolat), et tous ces vieux briscards se débrouillaient entre eux pour passer la soirée ensemble. Clopin était évidemment tenu dans l'ignorance, et il était prévu qu'il découvre, au fur et à mesure de la soirée, untel qui montait du Limousin ou de la Sarthe, tel autre qui venait de Rouen, de Paris  ou de Dieppe, ou tout simplement de la maison d'à côté. 

 

J'avais organisé le tout assez librement, enfin me semblait-il, pour que chacun se sente à l'aise - et puis j'étais bien sûre de faire plaisir à mon homme, n'est-ce pas, ce qui était quand même le but final. 

 

Pour que la surprise soit totale, et le concept respecté jusqu'au bout, j'avais prévu de m'éclipser, Clopinou sous le bras, pour aller dormir chez une amie. 

 

Le tout a bien fonctionné. Certes, Clopin, tout désorienté, n'arrivait pas à croire que, définitivement, il n'y aurait aucune fille à cette soirée, et s'attendait à tout moment à "voir débarquer les gonzesses". Cela lui a au moins permis de se rendre compte qu'il y tenait, finalement, à ces fichues gonzesses, bien plus qu'il n'aurait cru (eheheh). Et puis, une fois la surprise passée, il a trouvé le tout bien plaisant, et fort amical... J'avais réussi mon coup !

 

Et  pourtant :  rien de ce que  était prévu ne s'est vraiment réalisé. J'avais, grosso modo, distribué les rôles - mais celui-ci, qui devait faire les hors d'oeuvre, avait à la place  apporté du punch, celui-là, que je croyais absent, était pourtant venu, le troisième, qui aurait dû normalement se charger des fromages, avait apparemment oubllé - mais bien sûr, tout cela n'a finalement aucune importance, parce que ce n'était pas là l'essentiel. 

 

Donc, voilà, tout s'est bien passé- mais alors, le petit zeste, il s'est caché où ? 

 

Là où je ne l'aurais jamais cru : chez l'amie qui avait généreusement accepté de m'héberger. Sans m'en rendre compte, et surtout sans le vouloir, mon initiative avait (trop) chargé lourdement sa barque, qui a déjà ce qu'il faut en temps ordinaire... Non seulement elle se retrouvait seule à nous gérer, ses deux enfants, Clopinou et moi-même, non seulement elle avait dû passer son après-midi à préparer  l' apéritif - son compagnon, qui était  chargé de la chose dans mon "organigramme", était retenu par son travail à Paris, non seulement des histoires d'organisation de transport de tel ou tel copain leur avait valu moult coups de téléphones et dérangement, mais encore, à peine suis-je arrivée chez elle, qu'apprenant que le pauvre Jim allait finalement faire partie de la soirée, du fait de son compagnon et d'elle, (ce que, pour de multiples raisons dont certaines bassement égoïstes certes  mais d'autres beaucoup moins, et en tout cas compliquées, je ne souhaitais pas !) je me mis à râler qu'"on aurait pu respecter mes volontés et ne pas inclure Jim dans la soirée,  ou au moins m'en avertir et tenir compte de mon avis, puisqu'après tout, c'était moi l'organisatrice"... 

 

C'était la phrase qui allait faire chavirer la trop lourde barque de mon amie. Sans presque me laisser "en placer une" (ce qui prouve sa véhémence, parce que pour me faire taire, faut quand même se lever de bonne heure), elle a explosé en reproches nourris - et voilà que je me suis retrouvée à devoir me justifier, à hausser puis baisser le ton, à tenter de comprendre ce qui me valait un tel maëlstrom de remarques acides et de phrases de rejet...

 

J'aime beaucoup cette amie, et je ne savais certes pas que la soirée organisée sans doute trop légèrement de ma part allait lui coûter tant qu'elle aurait besoin, ainsi, de se "réparer" en vidant un sac copieusement garni à mon endroit... 

 

Ca s'est arrangé, bien sûr, puisque je l'aime trop pour avoir envie de la perdre. Mais du coup, ma jolie surprise s'en est trouvée un peu  gâtée. Oh, si j'écoute mon amie, c'est entièrement de ma faute : je n'ai pas à décider pour les autres, qui ne sont pas des pions, et mon infernale besoin d'autorité (non justifiée) est la cause de tout. Mais j'ai beau tenter de me voir par ses yeux à elle, je ne me reconnais pas dans le miroir qu'elle m'a tendu. Et ce que j'entendais, derrière la brouette déversée à mes pieds de son contenu, à savoir mes si nombreux péchés, c'était sa déception, les obstacles auxquels elle doit faire face  et sa  lassitude à elle, n'est-ce pas. 

 

Il faut dire qu'habitant la même rue que Jim, mon amie, son compagnon et ses enfants sont en "première ligne" quand celui-ci, désemparé ou tout simplement souffrant de solitude, cherche du réconfort. Parfois, compte tenu de l'état de Jim, c'est un peu trop lourd - ça, j'en suis bien persuadée. Et l'amalgame avec mon apparente "tranquillité" à cet égard (j'habite à 40 kilomètres de là) se fait tout seul...

 

J'ai quand même eu assez de bon sens pour ne pas plaider la "bonne intention" : je sais bien trop que l'enfer en est pavé, et j'en avais là une nouvelle preuve. Je suis repartie en la remerciant, sans trop d'arrière-pensées, mais en me sentant pourtant un peu penaude. Mais pourtant, la légère trace d'injustice substite bel et bien. Même si, finalement, elle avait raison, et que Jim a pu ainsi vivre une éclaircie dans le drame qu'il vit, je me suis sentie (un peu) dépossédée d'une soirée qui était issue de mon désir - et injustement accusée d'égoïsme...

 

 

 Bah, j'aurais dû m'en douter :  c'est vrai, quoi, une date comme le 11/11/11 est forcément fatidique !  (et je jure bien de ne pas bouger d'une oreille le 12/12/12. Chatte échaudée...)

 

 

 

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commentaires

S
<br /> <br /> Bah bon anniversaire à ton homme malgré tout !<br /> <br /> <br /> <br />

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