Je voudrais m'adresser à JC qui, hier à 16 heures, râlait de devoir attendre la modération pour voir apparaître son commentaire. Je me rends bien compte que modérer les commentaires, c'est rendre impossible une "conversation", avec questions, réactions et réponses. Et je vous prie d'accepter mes excuses, et aussi mon silence : je n'ai tout bonnement pas le temps de vous répondre, à chacun ! Cela viendra dès que Clopin aura terminé de tripatouiller la configuration de ce fichu blog. (le cou du rouge à lèvres, ce n'est pas voulu, d'autant que j'ai une anecodte à ce sujet, avec des lapins, enfin bref je vous raconterai ça un de ces jours !)
Mais je vais quand même maintenir la modération des commentaires.
Il me faut expliquer aux visiteurs qui ne me connaissent pas que mon intense besoin de bavardage, joint à mon goût immodéré pour la littérature, a conduit mes premiers pas d'internaute sur des "forums de discussions", notamment celui de Télérama, où j'ai ressenti un sentiment de "communauté", comme on peut en ressentir à ses premiers pas sur le ouèbe. Ca me plaisait bien, et cette communauté virtuelle comblait un certain isolement de ma vie réelle. Bref.
A la fermeture du forum Télérama, unilatérale et injustifiée à mes yeux, j'ai cherché d'autres endroits où rencontrer mes homologues. A savoir des internautes bavards et aimant lire, partager et aussi rire... Il y avait un forum autour de la radio France Culture, que j'écoute assidûment. J'y suis allée, ai commencé à me raconter - pour moi, pas d'échange sans sincérité, et sans partage de ce que l'on est vraiment.
Et c'est là que je l'ai rencontré. Lui. Mon premier Troll. Malfaisant, anonyme, n'apportant rien, sinon le ricanement et l'insulte. Disposant de loisirs considérables, qui lui permettaient de s'acharner, message après message, de manière à toujours avoir le dernier mot. Particulièrement sordide dans ses préoccupations, et qu'on devinait tenaillé par l'envie, le besoin de reconnaissance, l'incapacité à l'empathie ou à la simple compréhension de l'autre, et la pulsion à détruire, ou tenter au moins de salir l'autre, par la calomnie et le mépris... Il s'appelait, alors, la "Reine des Belges", et avait une manière de vitupérer efficace : tourner systématiquement en dérision autrui.
Nous nous sommes évidement détestés tout de suite. Mais je ne savais pas que j'allais le traîner pendant des années, et même ppire : bientôt, j'aurais toute une meute à mes basques...
J'avais en effet trouvé un site, plutôt un blog, tenu par quelqu'un que j'estime, dont j'ai lu pas mal d'ouvrages et qui est une des plumes littéraires actuelles : Pierre Assouline, bloggueur littéraire influent de la "République des Livres" :link
Au début, tout alla bien. Et puis, je ne sais trop pourquoi, sans doute avait-il besoin de réfléchir au "succès" de son blog (on s'y presse en foule) ou bien était-il juste content de rendre compte de nous, ses visiteurs-commentateurs, Pierre Assouline décida de publier un livre sur son expérience, et il fit paraître ceci :link, où certains commentaires étaient sélectionnés.
Patatras ! Que n'avait-il pas fait là ! Les trolls, par l'odeur alléchés, se sont rués sur ce succulent fromage, et je l'ai retrouvé, lui, le Troll visqueux - il ne s'attaquait pas qu'à moi, mais aussi à d'autres, sans relâche.
Le problème avec les trolls, c'est que, même si vous ne les "nourrissez" pas (si vous ne répondez pas à leurs provocations), ils impriment cependant un certain style d'animosité, d'attaques. Et tout se dégrade, comme si souvent dans les forums. Le ton monte, on se découvre des ennemis imaginaires, des militants de telle ou telle cause viennent prêcher pour leur saint ou vitupérer, bref, le climat se dégrade.
C'est ce qui arrive aujourd'hui au blog de Pierre Assouline. Certes, il y reste des blogueurs courtois, cultivés, qui viennent là partager leur érudition, leurs appétits, un bout de leur vie aussi pourquoi pas ? Mais le climat est perpétuellement surchauffé, comme une foire d'empoigne.
Et je n'ai jamais compris pourquoi l'hôte de ce blog, qui tous les jours, gratuitement, met en ligne des chroniques littéraires somptueuses, bien informées, rédigées soigneusement et témoingant d'une place dans la vie littéraire qu'une fille comme moi ne vivra jamais (ce qui m'attire et, je le crains pour ceux qui me détestent, continuera à m'attirer), ne faisait pas plus le ménage chez lui.
Je l'ai interrogé directement , à certaines occasions : il invoque des "modérateurs du Monde" qui seuls pourrraient accomplir cette besogne. Et il évite soigneusement de s'exposer trop ouvertement. Très peu d'allusion à sa vie privée, une sorte d'indifférence aux bagarres qui se déroulent chez lui, jamais de soutien direct à tel ou tel (et pourtant, j'en aurai souvent sacrément besoin, même si, depuis quelque temps, un inconnu qui se reconnaîtra renvoie systématiquement la balle aux trolls qui s'en prennent à moi). IL reste impassible, dirait-on, et l'on ne voit de lui qu'une photo, affichée en haut du blog, et qui regarde ainsi de haut l'arène ambiante. On le voit en train de boire son café :
C'est pourquoi j'ai intitulé cette photo "La Joconde au Café". Ca pétarade tout autour, mais Pierre Assouline, impassible et souriant, continue de porter sa tasse à ses lèvres, sans se mêler de qui le regarde...
Mais en tout cas, ici, vous comprenez mieux ma prudence, n'est-ce pas ?