Le marron. Le beau marron rebondi, compact, lourd et glacé que je ramassais dans la cour de récréation de mon école primaire. Il me permettait de croire qu' "allons, voyons ! Dans le cours du monde, l'automne n'est pas que le synonyme de la rentrée des classes, à preuve : le marron ! "
... (je le pense encore aujourd'hui, dans l'automne de ma vie).
La fermeture éclair coincée. Celle de Madame Marron, la prof de maths qui terrorisait, entre autres, la seconde B du lycée Augustin Fresnel de Bernay, dans l'Eure. Madmae Marron était la cause première de mon obsession, les jours de cours d'algèbre et de géométrie : l'inspection paraonïaque de mon cartable (ai-je bien mon compas, mon rapporteur, ma règle 30 cm, mon équerre, mes lourds livres de maths et mon cahier bleu ?). Madame Marron : la preuve vivante de mes limites intellectuelles. Mon échec, mon tourment, ma terreur. .. Mais qui arriva, alléluia, un certain jour de mai 19.., avec une fermeture éclair mal fermée sur sa jupe forcément droite : elle devenait humaine, faisant apercevoir, en même temps, une combinaison d'un rose pilou chiffonné et la sorte de rebondissement de chair, comme une saucisse cherchant à éclater, d'une "poignée d'amour" jusque là soigneusement dissimulée. Mesquine victoire , peut-être, m'enfin ... 0 en maths, certes, mais 15 ans d'âge, d' un âge mince, nerveux et plutôt élancé : du coup, j'ai triomphé !!